L'humanité interpellée

L'Irak va-t-il renaître de ses cendres ' Un obstacle majeur à la reprise de la vie dans ce pays vient de disparaître. Nouri Al Maliki, le Premier ministre, qui a ajouté catastrophe sur catastrophe à son pays, vient d'être remplacé par un homme dont on ne dit que du bien. Al Maliki a gouverné par la haine. Arrivé au pouvoir avec un esprit de revanche après la chute du dictateur Saddam Hussein, il a surtout travaillé pour écarter totalement les sunnites de tous les rouages de l'Etat, une politique que même son propre camp lui reproche.Résultat : les sunnites sont partis, armes et bagages, rejoindre l'opposition, laquelle s'est radicalisée au fil des années pour finir par donner naissance à une horreur qui s'appelle armée de l'Etat islamique de l'Irak et du Levant. L'homme persiste et signe, continuant le travail de destruction du pays entamé par George W. Bush et son Administration.Il s'est opposé à la reconstruction d'une armée, d'une police et de services de sécurité dignes de ce nom, et ce, dans le seul but de barrer la route à toute force qui s'opposerait au système dictatorial qu'il cherchait à mettre en place. Sans compter qu'il a entretenu la division de l'Irak avec un confessionnalisme outrancier. Pour lui, il n'a rien à envier à Saddam Hussein et mérite amplement de rendre des comptes au peuple irakien, un peuple qui a contribué à façonner très positivement l'histoire de l'humanité.Il laisse malheureusement à son successeur une situation devant laquelle les travaux d'Hercule seraient un jeu d'enfant. Haïdar Al Abadi doit affronter le danger le plus imminent et le plus grave représenté par les terroristes islamistes de l'EIIL, des fous que même Al Qaîda qualifie de «barbares». Ces criminels sont en train de procéder à une épuration confessionnelle, allant jusqu'à enterrer vivants les enfants et les femmes yazidis.Autres tâche immense : refaire l'unité nationale que M. Al Maliki a délibérément détruite et défendre l'intégrité territoriale de l'Irak, que des voisins sans scrupules rêvent de dépecer. Ce sont là les problèmes les plus urgents. Pour ce faire, l'Irak a besoin surtout de solidarité internationale et de non-ingérence dans ses affaires intérieures.