Algérie

L'huile d'olive absente des circuits commerciaux



La récolte oléicole de cette année s'annonce bonne, malgré la catastrophe qui a touché l'oliveraie locale durant les mois de juillet et août de l'année en cours. Les prévisions sont optimistes, même si elles ne sont fondées sur aucune donnée logique et objective.Mais cet optimisme des ser-vices concernés se trouve contrarié par un sérieux problème que ces services peinent à résoudre, du fait que la solution ne dépend pas uniquement d'eux, mais implique de nombreux autres intervenants.
En effet, malgré les incendies qui ont ravagé une bonne partie de l'oliveraie, les services agricoles de la wilaya de Tizi Ouzou tablent sur une récolte estimée à 12,2 millions de litres d'huile d'olive. Des prévisions largement meilleures que celles de l'année dernière avec 9 millions, mais de loin inférieures à celles de l'année 2019 où l'on a enregistré une récolte de 19 millions de litres. Sauf que ces chiffres ne reposent sur aucune donnée objective. Même les producteurs et les oléifacteurs ne peuvent pas en estimer les quantités, tellement le verger est épars et souffre de parcellement jusqu'à l'epsilon.
Effectivement, pour cette production, forte ou faible, c'est écrit noir sur blanc, sans aucune incidence sur le terrain. L'huile d'olive locale n'a pas encore de circuits commerciaux spécialisés ni même une place sur les étals des circuits généralistes existants légalement. L'huile d'olive se vend encore, à l'exception de quelques initiatives, de bouche à oreille et à travers les réseaux familiaux lesquels échappent à tout contrôle des services concernés. Aussi, dans ces conditions, l'huile d'olive reste un produit du terroir sans incidence sur l'activité économique de la wilaya, alors que sous d'autres cieux des pays en font une vocation et une source de recettes en devises.
Cette situation impacte également les prix de ce produit qui restent très chers, par rapport aux capacités des bourses moyennes. Jusqu'à hier, les prix pratiqués durant les trois dernières années se maintiennent encore. Le litre est affiché à 800 dinars en moyenne. Cette huile, qui échappe aux normes se trouve ainsi très prisée par les ménages algériens et ceux algériens résidant à l'étranger. Cette stabilité des prix s'explique par une autre exercée par les propriétaires des huileries qui n'ont pas augmenté leurs tarifs. Ces derniers maintiennent les prix des années précédentes mais pour cette année, les indicateurs montrent que les choses vont changer.
En tout état de cause, les hausses ou les baisses de ces tarifs n'impactent aucunement les prix de l'huile, car la baisse n'est pas à l'ordre du jour pour des ménages qui peuvent stocker ce produit pour les besoins familiaux et ne pas le vendre. D'ailleurs, c'est qui est observé durant les années où la production était faible.
Les prix n'augmentent pas malgré la forte demande et ne baisse pas, lorsqu'il y a une faible demande. C'est une autre logique qui fait fonctionner ce mécanisme. C'est ce que les services concernés n'arrivent pas à comprendre.


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