Algérie

L'horreur à l'aéroport Atatürk d'Istanbul



L'horreur à l'aéroport Atatürk d'Istanbul
L a ville d'Istanbul, capitale économique de la Turquie, s'est réveillée sous le choc de l'attentat, perpétré la veille dans la soirée à l'aéroport international Atatürk.C'est l'attaque la plus meurtrière dans Istanbul déjà visée trois fois cette année et le cinquième attentat kamikaze en Turquie depuis un an. Istanbul, si animée les journées et surtout les soirées précédentes ? malgré la présence visible de forces de sécurité en grand nombre ? était comme hébétée.Selon les autorités turques, des explosions ont d'abord eu lieu à l'entrée du terminal des vols internationaux vers 22h (20h, heure d'Alger). Les assaillants sont arrivés à l'aéroport à bord d'un taxi, a expliqué le Premier ministre turc, Binali Yildirim, lors d'une conférence de presse. Trois terroristes ont mitraillé des passagers ainsi que des policiers en faction, puis se sont fait sauter.Les images de la vidéosurveillance ont montré l'extrême violence des explosions. Des photos et des vidéos choc diffusées sur les réseaux sociaux ont enregistré une énorme boule de feu à l'entrée du terminal et des membres de la sécurité en train d'évacuer des passagers qui hurlaient dans les couloirs, pris de panique. Le trafic aérien, dans le plus grand aéroport de Turquie et le 11e dans le monde, avec ses 60 millions de passagers en 2015, qui a été interrompu, a pu reprendre à partir de 3h (00h GMT) hier.Dans la nuit de mardi, le Premier ministre turc a indiqué, à la presse sur les lieux de l'attaque, que «les indices pointent Daech».Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a rapidement exhorté la communauté internationale à une «lutte commune» contre le terrorisme. «J'espère vivement que l'attaque visant l'aéroport Atatürk sera un tournant (?) pour la lutte commune à mener, avec en tête les pays occidentaux, sur toute la planète contre les organisations terroristes», a plaidé le chef de l'Etat turc dans un communiqué publié par son service de presse. «Cette attaque, qui s'est déroulée pendant le mois de Ramadhan, montre que le terrorisme frappe sans considération de foi ni de valeurs», a-t-il dit.Daech pointé du doigtLe secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a «condamné l'attaque terroriste» et a, lui aussi, réclamé une coopération internationale accrue. La Maison-Blanche a condamné «dans les termes les plus virulents» «l'odieuse attaque terroriste». «L'aéroport international Atatürk, comme celui de Bruxelles attaqué un peu plus tôt cette année, symbolise les connexions internationales et les liens qui nous unissent tous.»La candidate démocrate Hillary Clinton a assuré que «les Américains se tiennent debout au côté du peuple de Turquie».De son côté, le président français, François Hollande, s'exprimant lors d'une conférence de presse, à l'issue du premier jour du sommet européen à Bruxelles, a «condamné fermement» un «acte abominable». François Hollande a dit redouter que «ces actes terroristes, qui viennent après d'autres, n'aient comme conséquence que de rendre la situation encore plus difficile en Turquie».Sur ces douze derniers mois, cinq attentats sur les onze qui ont frappé la Turquie ont été attribués à l'Etat islamique. Les autres ont été revendiqués par les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le TAK, une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ou les YPG, aile militaire du PKK.Ce dernier attentat, dont est accusé Daech par l'Etat turc, ne montre-t-il pas les limites de la politique «ambiguë», voire de «complaisance» du gouvernement turc envers les groupes islamistes, comme l'en accusent des spécialistes ' En outre, ce même attentat intervient alors que le président Erdogan oriente son gouvernement vers un régime autoritaire attentatoire des libertés individuelles et collectives.Un tourisme en berneUne fois de plus c'est le tourisme, principale ressource de l'économie turque, qui est visé. Un tourisme en berne depuis les attentats de ces derniers mois. Ce nouvel acte terroriste vient alimenter davantage l'inquiétude des commerçants patentés et informels qui se nourrissent du tourisme. Les Turcs craignent que les attentats ne s'arrêtent pas, ils ont peur qu'ils entraînent une situation chaotique. Deux jours plus tôt, alors que nous nous trouvions au quartier de Sultan Ahmet, dans le c?ur historique d'Istanbul, visé par l'attentat du 12 janvier dernier (12 touristes allemands avaient été tués dans un attentat-suicide), les commerçants se plaignaient de la fréquentation en baisse de touristes occidentaux et de leurs échoppes vides de clients.Dans le quartier huppé de Taqsim, avec ses boutiques chics, ses cafétérias, ses pâtisseries renommées, sa célèbre avenue de l'Istiqlal, les touristes occidentaux sont de plus en plus remplacés par des ressortissants de pays arabes, particulièrement du Golfe, en famille. Depuis les récents attentats, ce sont ces derniers qui fournissent le plus gros contingent de touristes à Istanbul.A telle enseigne que de nombreuses vitrines de magasins affichent des informations en arabe, tandis que des rabatteurs vers les discothèques, cafés à chicha interpellent les passants en baragouinant quelques mots en arabe.


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