Algérie

L'hôpital de Tizi Ouzou sur le pied de guerre !



Le centre hospitalo-universitaire Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou est en état d'alerte maximale depuis mardi, après la première alerte aux gigantesques feux de forêt qui continuent de souffler sur plusieurs régions de la Kabylie. Tout le personnel soignant, médecins, infirmiers, pharmaciens et beaucoup de bénévoles sont mobilisés pour faire face au flux continuel des personnes brûlées acheminées depuis plusieurs villages sinistrés vers cette structure importante de la wilaya de Tizi Ouzou.À l'intérieur (grande cour de l'hôpital), un chapiteau, initialement dressé pour soigner des malades contaminés par la Covid-19, reçoit, depuis mardi, les brûlés de Larbâa Nath Irathène notamment. Une trentaine de blessés sont soignés sous le chapiteau qui apporte un vrai soulagement à la première structure sanitaire de la ville des Genêts. Sighil Djouher, médecin interniste, est au chevet des blessés depuis les premières heures de la matinée de ce mercredi. Avec ses collègues, elle prodigue des soins aux brûlés, dont certains présentent de graves brûlures. "Nous faisons ce que nous pouvons. Le flux des brûlés est continuel. Fort heureusement, ce chapiteau, d'une trentaine de places, soulage le CHU", nous dit le docteur S. Djoher, qui n'a pas hésité à remettre sa blouse blanche un jour férié (mardi, Aoual Moharem, ndlr). Comme elle, plusieurs médecins bénévoles viennent au secours des blessés parmi lesquels, des femmes, des jeunes et beaucoup de personnes âgées prises au piège des incendies qui continuent de dévorer les massifs forestiers de plusieurs localités.
"Tout le monde est mobilisé pour faire face à cette tragédie", affirme un agent de sécurité du même hôpital qui se démène à orienter les véhicules de particuliers, chargés de médicaments et autres articles de premiers soins. On mesure sur place l'extraordinaire élan de solidarité citoyenne qui "donne force et détermination à tout le personnel médical de l'hôpital", affirme, admiratif, le Dr Omar Benamara, assistant en pharmacologie. Devant la pharmacie centrale de l'hôpital, de simples citoyens, des membres d'associations caritatives, des représentants de comités de villages s'activent pour décharger les dons acheminés de plusieurs wilayas comme Boumerdès, Alger, Blida ou encore Bouira.
"Je n'ai jamais vu un tel élan de solidarité. C'est exceptionnel et cela fait tellement chaud au c?ur", témoigne encore le Dr Benamara, qui ajoute que les produits reçus sont essentiellement des articles de soins pour les brûlés. "Nous avons même eu des dons de citoyens venus avec un tube de Biafine acheté chez le pharmacien du coin. C'est une véritable leçon de citoyenneté qui nous permet d'affronter cette tragédie humblement", affirme encore, ému, le Dr Benamara.

Karim Benamar


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