Algérie

L'honneur perdu de la Françafrique



Beau subterfuge visant à faire durer la France de papa et ses avantages multiples que ne saurait deviner le profane ni s'expliquer de quelle légitimité peuvent-ils se faire prévaloir devant Dieu et les Hommes. J'avoue n'avoir jamais compris cette propension de chefs d'Etat africains à s'organiser en ligue sous le parrainage des anciens maîtres colonisateurs. Ces derniers, malins comme tout, savent que le meilleur moyen de tenir en laisse leurs anciennes colonies, c'est de tenir fermement les cordons de la bourse. Tout le système économique de ces faibles et fragiles pays est sous contrôle avec la mise en place du franc CFA (franc des colonies françaises d'Afrique) aux indépendances, dans les années soixante.Usé et devenu inopérant, ce système politico-financier deviendra, en 2019, doux euphémisme, le franc de la communauté financière africaine. Il va sans dire que le budget d'Etat de tous ces pays est géré par la Banque de France. À l'exemple de l'euro soumis à la Deutsche Bank allemande. La mascarade dure depuis maintenant plus d'un demi-siècle (61 ans). Les présidents de l'Afrique francophone, cooptés, trouvent leur compte et entraînent avec eux les élites du pays grâce à un système répression-corruption. Mais la France cocorico arrive de moins en moins à monter sur ses ergots. En cause, sa perte de puissance dissuasive dans le monde et sa politique africaine de plus en plus décriée. Par les intellectuels insurgés, les populations. L'exemple le plus apparent est le fiasco de son intervention dans la région sahélo-saharienne sous le prétexte de la lutte antiterroriste.
Rompant avec la tradition, le présent sommet Françafrique, où sont conviés-convoqués les chefs d'Etat africains sous la férule de la France, a été remplacé par des « représentants » de la société civile africaine. Très vite, des voix crédibles ont dénoncé une man?uvre dont l'objectif est d'anticiper le rejet massif de la présence, voire l'hégémonie de l'ancien colonisateur. C'est Emmanuel Macron, à visage découvert, qui est chargé de désamorcer cette bombe à fragmentation. La coopération économique française, l'aide au développement s'avèrent finalement des leurres. Aujourd'hui, le constat saute aux yeux, rien de probant n'a été réalisé au profit des populations africaines poussées à fuir leurs pays pour l'enfer de la migration clandestine.
La paupérisation frappe de larges catégories, même les couches moyennes ne sont pas épargnées bien que c'est sur elles que reposent des régimes en place. Les hommes de main des néo-colonisateurs ont échoué dans la mission de sécuriser, voire de pérenniser les intérêts français. Conséquences, un vent de révolte nouveau souffle, il provient des profondeurs de sociétés échaudées par tant de fausses promesses. Le Mali est un cas d'espèce. D'autres anciennes colonies suivront à brève échéance. Les officiels français qui le savent très bien cherchent une parade afin de préserver leurs traditionnelles places fortes.
Après l'Algérie et l'intermède des déclarations outrancières du Président français qui a provoqué un légitime tollé général (excepté les nouveaux harkis), celui-ci récidive et affirme ne pas croire à l'utilité de demander « pardon » aux populations de l'Afrique. Nous y reviendrons.
Brahim Taouchichet


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