Pour le commun des Algériens, la désignation du nouveau président de l'APN a suscité beaucoup d'étonnement.
Homme complètement effacé, militant très discipliné, fils de bonne famille», disent ceux qui le connaissent. Mohamed Larbi Ould Khelifa est arrivé à la présidence de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur la pointe des pieds. 74 ans, c'est généralement l'âge où l'on est en retraite depuis longtemps. Personne ne s'attendait que le nouveau président de l'APN, né en 1938 à Béjaïa ' dont la carrière d'ailleurs est derrière lui ' revienne pour occuper une fonction aussi importante et surtout prenante. M. Ould Khelifa a été presque tiré de sa torpeur du Conseil supérieur de la langue arabe vers une vie plus mouvementée et plus visible.
Ses proches ou ceux qui l'ont côtoyé au Front de libération nationale (FLN) parlent d'un homme «modeste, n'ayant eu de démêlés avec personne». Une sorte de personnage consensuel qui arrange tout le monde. Le nouveau président de l'APN s'est forgé cette réputation en transcendant les courants qui animent l'ex-parti unique. Ce n'est pas, soutient-on, un proche du secrétaire général du FLN ni du président Abdelaziz Bouteflika, pas forcément un sympathisant des membres du mouvement de redressement et de l'authenticité présidé depuis peu par Abdelkrim Abada (ancien membre du bureau politique du parti) ni des centralistes ayant comme projet la destitution de Abdelaziz Belkhadem. Ould Khelifa est peut-être la synthèse de toutes ces fractions.
Selon un cadre du FLN, le nouveau troisième personnage de l'Etat a gardé tout ce monde à équidistance. Le choix de ce docteur d'Etat, présenté comme un éminent universitaire maîtrisant trois langues (l'arabe, le français et l'anglais), indiquent nos sources, est motivé par le fait de donner peut-être «une autre image de la présidence de l'APN à l'étranger». Certains soutiennent que la décision de le propulser à un tel poste répond au souci «d'équilibre régional du fait qu'il est Kabyle». D'autres avancent que c'est pour ses compétences et ses qualités de docteur d'Etat.
Une chose est sûre : le choix a été porté sur Ould Khelifa le jour où il a été positionné candidat tête de liste FLN à Alger. Ceux qui donnaient Rachid Harraoubia, ancien ministre de l'Enseignement supérieur, comme seul héritier du poste de Abdelaziz Ziari, ancien président de l'APN, du fait de sa proximité avec le frère du président Abdelaziz Bouteflika (Saïd) ont fait fausse route. Rachid Haraoubia, «qui a réussi» à se faire élire à la députation sur la liste de Souk Ahras, n'était peut-être qu'un lièvre. Lui, selon nos sources, avait par contre réellement cru ' ou on lui a fait croire ' que son heure était arrivée. Certaines indiscrétions révèlent qu'il avait même préparé le discours qu'il devait prononcer à l'installation de la nouvelle Assemblée.
Mais l'allégresse et le consensus qui ont présidé à l'élection, avant-hier, de Mohamed Larbi Ould Khelifa à la présidence de l'APN montrent que ce n'est pas un compromis de dernière minute et que tout avait été réglé à l'avance comme du papier à musique. Par qui et comment ' Rachid Harraoubia a été un éventail. Le fait est désormais là : Ould Khelifa est le 7e président de l'APN ; il succède à Abdelaziz Ziari, du même parti FLN. L'ancien président du Conseil supérieur de la langue arabe prend le relais.
Posté Le : 28/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Said Rabia
Source : www.elwatan.com