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L'homme fort de Tripoli, Mokhtar Al Akdhar, chef des « Brigades de Zintan »



L'homme fort de Tripoli, Mokhtar Al Akdhar, chef des « Brigades de Zintan »
Mokhtar Al Akdhar, chef des « Brigades de Zintan », affirme diriger à Tripoli quatorze katibas de cent vingt hommes chacune. Il est, assure-t-il, « la ceinture de sécurité de l'Etat libyen ». Dans la lutte entre milices libyennes rivales, il dispose d'un autre atout : ce sont ses hommes qui détiennent le fils du colonel Kadhafi, Seif el Islam, en attente de procès.
La nuit tombe sur Tripoli. Je regarde par la fenêtre de la Mercedes qui nous conduit à l'aéroport, à la rencontre de Mokhtar al-Akdhar, le commandant d'une des milices libyennes les plus importantes de l'après-guerre. Les soldats nous font signe de passer sans sortir de leur véhicule. Il fait trop froid dehors. Dans le hall principal, les voyageurs attendent, les chauffeurs de taxi se réchauffent. On ne parle pas beaucoup, on observe.
Et puis le signal vient. On nous fait sortir. Mokhtar al-Akdhar va nous recevoir dans un bâtiment à côté. Le commandant arrive, nous salue, nous invite à patienter dans un salon pendant qu'il va s'isoler pour prier. Ses hommes l'appellent «oncle» Mokhtar, par respect pour son âge, et pour son rang. L'homme dirige les brigades de Zintan, de l'ouest libyen, qui contrôlent plusieurs points névralgiques de la capitale, dont l'aéroport.
Mokhtar al-Akhdar paraît plus grand qu'il ne l'est lorsqu'il s'assied dans le sofa confortable de la «salle des présidents». Il demande à ce qu'on ferme la porte, à ce qu'on baisse le volume de la télévision. Il pose sa fine cigarette, une Oris, dans le cendrier. Il pose ses mains sans bague sur ses genoux. Ses joues sont creusées. Il cherche votre regard, et quand il parle il prend le temps. Ses réponses sont longues. Son rang, c'est son uniforme: un insigne de parachutiste à gauche, un aigle qui fond sur un reptile à droite. C'est aussi son 38, qu'il pose sur la table. Une cartouche en moins dans le barillet, pour la sécurité. «La sécurité, je connais», dit, en arabe, l'homme qui contrôle l'aéroport. Il lisse sa moustache grise, réajuste son chèche, ce foulard qui lui encadre le visage. «Les arabes le portaient avant les touaregs». Avant la guerre Mokhtar al-Akhdar dirigeait une agence de tourisme.
Il attend les questions des journalistes. Quand ses hommes vont-ils rendre les armes' Ne participent-ils pas à l'instabilité du pays' Qu'en est-il de cet ancien ambassadeur libyen en France, que ses hommes sont accusés d'avoir torturé à mort' Que pense-t-il des prochaines élections, prévues pour juin' Mais Mokhtar al-Akhdar ne s'y connaît pas en politique, prétend-il. Il n'est pas très optimiste, dit-il. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il est «la ceinture de sécurité de l'Etat libyen».
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