Algérie

L'homme et la machine



L'Organisation Internationale du Travail indique que le chômage mondial devrait dépasser les 200 millions cette année. On ignore de quoi tiennent les chiffres annoncés et il est certain qu'ils sont en dessous de la réalité. L'organisme mondial souligne en parallèle que deux milliards d'êtres activent dans l'économie informelle. Là aussi le constat est soumis à questionnement car il est permis de se demander sur quelles bases il a été établi. La réalité du terrain contredit souvent les données officielles d'autant que la clarté des chiffres dans le monde de l'emploi n'est pas toujours évidente et pèche par leur virtualité.Seriner encore sur des perspectives positives que pourrait engendrer le développement durable serait une simple littérature à l'adresse d'un monde du travail enfoncé dans un paradoxe avec de graves conséquences. Ce paradoxe est dans l'entremêlement des progrès technologiques et l'effacement de l'humain par la machine. Il ne manquait que l'Intelligence artificielle pour parachever ce que certains entrevoient déjà comme une malédiction à l'adresse de l'ensemble des activités professionnelles.
Si l'économie informelle mondiale prend de l'ampleur en déroutant les classiques repères accordés jusqu'ici à l'emploi, elle doit son négatif élargissement à l'obligation faite à des milliards d'êtres humains de vivoter pour se nourrir et faire vivre leurs familles.
Le travail adopte un nouveau sens non sans que le travailleur adapte le sien pour convenir à un mode d'existence en passe d'être bouleversé.
Le droit au travail est en passe de devenir une certitude usée. Témoin, s'il en fallait un seul, dans le monde entier, l'image du syndicalisme a sérieusement terni, sinon disparu. Les Etats sont contraints de pallier ce vide en s'appuyant sur la solidarité sociale que réclamaient avec verve les syndicats. Ils deviennent de plus en plus astreints à compenser la protubérance syndicale.
L'Histoire a toujours signifié ses revers quand une nouvelle révolution des machineries survenait. Le risque serait qu'on ne sache plus qui de la machine ou de l'homme deviendrait un robot.


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