Algérie

L'homme en peinture par Hind Ziour!



Une très belle exposition à visiter à la galerie du Théâtre national algérien «Mahieddine Bachtarzi», jusqu'au 29 juin 2019.L'espace d'art Hadj Omar du Théâtre national algérien rouvre ses portes durant ce mois sacré du Ramadhan. Et c'est l'artiste- peintre Hind Ziour qui a eu l'insigne honneur de l'inaugurer à nouveau jeudi dernier, par une très belle exposition intitulée: «Ch'koun ena' Qui suis-je». Une question à laquelle elle tente de répondre à travers ses 31 toiles declinées en techniques mixtes. Une variété de toiles aux couleurs chatoyantes travaillées différemment à l'aquarelle, pastel et acrylique, couteau et collage. En plus de cela, l'artiste vous donne à apprécier une quarantaine de dessins. Prolixe tout autant que discrète, Hind Ziour souffle ce paradoxe également dans ses oeuvres qui donnent à voir avec parcimonie les détails de nos identités foisonnantes.
Une oeuvre foisonnante
Hind Ziour est une artiste- peintre qui se réclame de «l'Aouchem» mouvement artistique né à l'indépendance qui a prôné la réappropriation de l'identité algérienne dans le signe et le symbole. Dans le texte de présentation qui accompagne son expo, nous pouvons-lire: «Elle célèbre dans ses tableaux le matriarcat berbère, donc la femme sous toutes ses coutures: la femme est tout à la fois une madone, femme courage, femme secrète, femme héroïne, amoureuse, libre, elle est à la fois africaine, algérienne, arabe, berbère (maure) ottomane, romaine, elle rend hommage ainsi à la mère courage avec tendresse et sans commisération ni victimisation.»
A propos de son style, il est souligné «le creuset d'une multitude d'influences parmi lesquelles des maîtres de l'abstraction de la première moitié du vingtième siècle comme Paul Klee, Picasso, elle est proche de la puissance des grands coloristes qu'étaient Sonia Delaunay et Fernand Léger. Elle est proche de la peinture Pop et décomplexée d'un Jean-Michel Basquiat, star de la peinture de la fin du XXe siècle, la palette chromatique de Hind est à la fois gaie, agressive, flamboyante, politique, triviale par moments, mais jamais indifférente à son environnement social.»
Une âme rebelle
Et de rajouter: «Parmi ses autres influences, on trouve la grande peintre nationale Baya, elle subit également l'influence de Khadda, sa touche brûlante manie les couleurs de la Méditerranée en rendant hommage à la culture amazighe qui baigne depuis plusieurs millénaires la rive sud de la «mare nostrum», sans oublier sa part d'héritage arabe, elle se revendique aussi de l'héritage africano amazigh qui a tant nourri l'Afrique du Nord, jusqu'aux confins de l'Egypte pharaonique.»
Riche et dense, que ce soit dans la matière utilisée ou dans la vision interprétée du monde qu'elle a su incarner, Hind Ziour, nous permet de plonger dans un univers surréaliste où tout baigne dans un magma de signes abstraits. Un esthétisme suggestif.
Du semi-abstrait qui vous fait voyager dans un monde onirique, sensuel fait de couleurs chaudes, de femmes flamboyantes à son image, de culture riche et multiple. Un art qui se veut libre comme l'est l'artiste, âme, belle et rebelle.Un mix média qui rend compte de l'humain, de l'homme, notamment touareg ou le sultan. Du combat que nous devons mener tous à notre échelle, pour sauver notre planète et préserver notre humanité, tout en aspirant à un monde meilleur fait de paix et d'harmonie.


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