L'homme de l'année

365 jours dont 52 vendredis et 9 jours fériés, c'est l'année 2018 qui entame sa fin dans la discrétion d'un vieux rituel solaire rotatif. Qui est l'homme qui aura marqué cette année 'Ce pourrait être cet Homo Sapiens de Sétif dont les outils sont été présentés comme appartenant aux plus vieux êtres humains du monde ou Issad Rebrab qui subit un acharnement économique que le régime refuse toujours d'expliquer, ou encore Saïd Bouhadja, démis de son poste de président de l'APN à la faveur d'un coup d'Etat anticonstitutionnel et écarté de la présidence du FLN qui lui revient, selon les statuts, à la faveur d'un autre coup d'Etat.
Mais l'homme de l'année pourrait aussi être une femme, Naïma Salhi, dont les déclarations fréquentes prouvent au moins que les femmes peuvent être aussi stupides que les hommes, ou encore Louisa Hanoune, qui apparaît régulièrement pour promettre que le Président va parler pour disparaître ensuite tout comme le Président, qui n'a finalement ni parlé ni rien annoncé.
L'homme de l'année pourrait même être un groupe, comme l'équipe nationale de football qui s'est enfin qualifiée pour la Coupe d'Afrique.
Car ce sont effectivement des appréciations personnelles et subjectives, chacun choisira en cette fin d'année qui l'aura le mieux marqué, même si d'une manière générale, beaucoup s'accordent à dire qu'il ne se passe pas grand-chose et que donc rien n'est marquant, l'ennui étant une constante nationale et la vie politique ou économique aussi triste qu'une fin d'année sans fête ou un mouloud sans pétards.
Justement, à bien y voir et à observer les défilés, l'homme de l'année pourrait être un cadre, en bois, avec une photo dedans, celle d'un Président absent que l'on sort de son lit de temps en temps pour prouver qu'il n'est pas mort.
A ce titre d'ailleurs, s'il y avait un pays de l'année, ce pourrait être l'Algérie, assemblage de matériaux et étrange nation dirigée par un cadre en bois qui imprime de la monnaie en papier pour survivre à son âge de fer.