Algérie

L'homme aux 138 sélections commente l'énorme ratage des Verts Belloumi : 'Pour un mondialiste, c'est une faute professionnelle'



Aux antipodes des vents apaisants vantant les mérites d'une non-présence au rendez-vous continental de l'Afrique du football, l'ancien international Lakhdar Belloumi estime qu'une 'élimination de la CAN n'est jamais une bonne chose'.
'Bien au contraire', martèlera le Ballon d'or 1981 pour lequel 'ne pas se qualifier à une CAN après avoir participé à un Mondial relève plus du constat d'échec que d'un simple concours de circonstances'.
'L'on ne va tout de même pas nous faire croire que se faire éliminer en poules qualificatives a des vertus positives ! Cela relève de l'absurde ! De la faute professionnelle, qui plus est pour une sélection mondialiste', s'insurgera d'ailleurs l'ancien maître à jouer des Verts, selon lequel 'cette équipe nationale a perdu beaucoup plus qu'une simple occasion d'être présente à un important tournoi majeur du continent'.
'L'EN perd beaucoup au change. Surtout en matière d'image de marque, de prestige et de notoriété. Financièrement, une absence de la CAN se fait également sentir dans la mesure où l'on verrait mal des sponsors majeurs se bousculer au portillon d'une sélection nationale qui ne sera pas présente au plus important rendez-vous de son continent. L'EN aura, en parallèle, un grand déficit en matière de rencontres internationales. Et ma foi, celui qui ne suit pas l'évolution et le tempo imposé par les locomotives du continent se retrouvera, par conséquent, décroché. Car, le temps n'attend pas et comme le dit si bien l'adage, qui n'avance pas recule', argumentera, sur ce point, l'ancien enchanteur des pelouses algériennes qui estime, dans la foulée, que 'ce n'est pas avec ce genre de revers à répétition que le sport-roi national sera nivelé par le haut'. 'En parvenant à se qualifier à la Coupe du monde 2010 et à atteindre le dernier carré de la Coupe d'Afrique en Angola, l'EN a atteint un niveau international respectable et respecté. Mais en butant de nouveau sur ce stade primaire des éliminatoires, cette équipe d'Algérie est retombée dans ses travers et dans sa médiocrité, suscitant les habituelles interrogations sur son réel niveau et son vrai potentiel. Elle a surtout raté une occasion inouïe de postuler au sacre continental, en particulier en l'absence des favoris coutumiers de l'épreuve que sont l'Egypte, triple tenant du titre, le Cameroun, le Nigeria et l'Afrique du Sud. Nous avons ainsi doublement perdu : l'occasion de confirmer le regain de forme et le retour au premier plan du football national et avec, la possibilité de briguer un second titre après celui de 1990', estimera encore l'ancien numéro 10 de légende. Du haut de ses 138 capes sous le maillot vert, Lakhdar Belloumi qualifiera, en connaissance de cause donc, cette inconstance de l'actuelle génération de 'grand et d'incompréhensible contresens'. 'C'est du grand n'importe quoi ! Je ne comprends toujours pas comment une équipe qui a été capable de se qualifier de haute lutte à une Coupe du monde en évinçant de son chemin le double champion d'Afrique en titre peut ensuite se montrer tellement faible au point de rater une CAN ! Son niveau a considérablement baissé et de manière inquiétante qui plus est ! Cette inconstance est pénalisante et risque de valoir bien des difficultés et de poser beaucoup de problèmes à court et à moyen termes', dira encore notre interlocuteur qui en veut pour preuve 'la régularité affichée par la sélection nationale tout au long des années 1980'.
'À notre époque, nous avions enchaîné six participations consécutives aux coupes d'Afriques des nations tout en nous qualifiant pour les coupes du monde 1982 et 1986 ! Notre force résidait dans cette grande constance et cette régularité qui faisait de l'Algérie une équipe habituée du dernier carré de la compétition puisqu'elle a atteint le stade des demi-finales cinq fois en six éditions (1980 au Nigeria, 1982 en Libye, 1984 en Côte d'Ivoire, 1988 au Maroc et 1990 à Alger). C'est là où réside l'essentiel de la différence', argumentera, chiffres à l'appui, Lakhdar Belloumi.
Rachid . Belarbi.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)