Elle est définitivement partie, Katiba. Cette silhouette féminine très respectée, se fondant naturellement au milieu des passants que nous avons pu observer souvent durant des matinées, le long de l'avenue principale de Tipasa, ne paraîtra plus.
Toujours active jusqu'à la fin de ses jours. Elle accomplissait à la fois ses rôles de mère de famille et d'animatrice de radio et de télévision sans provoquer de failles.
Le trajet avec les moyens du bord, de Tipasa vers Alger, ne l'effrayait pas. Il suffisait qu'elle se mette debout sur le trottoir, en face de son domicile, à Tipasa, que voilà un admirateur s'arrêtant pour la cueillir comme une fleur afin de pouvoir se «cultiver» durant le trajet jusqu'à Alger, son lieu de travail. Katiba Hocine fait partie de ces femmes algériennes qui «ont du nif» pour le bled. Les hordes criminelles n'ont pas réussi à la faire déménager, en 1995, quand les terroristes ont fait exploser une bombe à moins de 10 mètres de son domicile. L'acte criminel visait en premier lieu le commissariat de police de Tipasa. Elle ne ratait pas les rendez-vous qui traitaient de l'histoire du pays.
En effet, Katiba Hocine, pour ne citer qu'un seul exemple, se trouvait là, assise au premier rang, discrète, dans la salle des fêtes de Cherchell, pour assister à la conférence animée par le défunt moudjahid Sâadoun Mustapha, la combattante Louisette Ighilahriz, l'avocate Fatima Benbraham et l'ex-commissaire politique de l'ALN Ghebalou Hamimed.
Cette rencontre inédite avait évoqué le rôle des Algériennes durant la guerre de Libération nationale et en particulier le combat et la vie de Yamina Oudaï, héroïne de la guerre de Libération nationale et également d'un livre d'Assia Djebbar. La conférence était organisée, précisons-le, par l'Association des journalistes et correspondants de presse (AJCP) de la wilaya de Tipasa. Katiba Hocine s'associait aussi à la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse avec les membres de l'AJCP de Tipasa pour honorer la mémoire des journalistes assassinés durant la décennie rouge et rendre hommage à tous ses confrères et consœurs qui continuent à mener le combat pour la liberté d'expression. «Je vous informe que je suis votre administrée», avait-elle lancé avec un sourire au wali de Tipasa, Mohamed Ouchen, à l'occasion d'une célébration de cet évènement planétaire sur la liberté d'expression et de la presse, à la villa Angelvy, à Tipasa, organisée par l'AJCP de Tipasa. Katiba hocine nous quitte définitivement, à l'âge de 61 ans, sans nous avoir livré entièrement son héritage culturel.
Son ombre planait, hier à Tipasa, lors de son enterrement. Une foule immense est venue au cimetière lui rendre un ultime hommage.  Â
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Posté Le : 29/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M'hamed Houaoura
Source : www.elwatan.com