La première fois que j'ai rencontré Monsieur Aà't-Ahmed, c'était avec mon époux qui devait le rencontrer avant qu'il ne soit arrêté.Mon défunt mari avait un profond respect pour son aîné, pour son engagement, ce qui en soi constituait un motif suffisant pour qu'il prenne la décision d'organiser par la suite, conjointement avec un autre militant, la fuite de Monsieur Aà't-Ahmed vers la frontière marocaine.Des années ont passé, de nouvelles condamnations sont arrivées pour l'un et l'exil se poursuivant pour l'autre, avant qu'ils ne puissent se revoir, mais leurs engagements respectifs étaient demeurés intacts.L'ouverture du champ démocratique leur a donné un nouveau souffle d'espoir avant qu'il ne soit encore entaché par l'assassinat du Président Boudiaf suivi de peu par le décès de Slimane Amirat. Le décès de mon époux fut également la dernière fois que j'ai rencontré Monsieur Aà't-Ahmed. Celui-ci fut très affecté par son décès.Aujourd'hui, c'est à notre tour de dire au revoir à l'une des figures historiques de notre indépendance. Il est assez triste de voir une nouvelle fois que l'on attend qu'une personne d'une telle valeur s'en aille pour reconnaître si ouvertement sa valeur ainsi que le poids de son engagement pour la construction de son pays. Mais il est aussi rassurant de voir l'élan spontané de nos concitoyens quels que soient leur âge, leur genre, leur région d'origine se rassembler d'une manière si spontanée autour de la perte d'un de leurs héros. C'est sur cet élan fédérateur qu'il faut se concentrer dans ces heures de grande fragilité que traverse notre pays, pour continuer de faire vivre le rêve de ceux déjà partis.Enfin, je me tourne vers sa famille mais aussi vers tous ceux qui ont fait la grandeur du FFS pour leur dire que toutes nos pensées les accompagnent en ces heures douloureuses.Zoubida Amirat, Présidente de la Fondation
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Posté Le : 02/01/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slimane Amirat
Source : www.lesoirdalgerie.com