Algérie

L'hiver de la politique



L'hiver de la politique
La crise du FLN est en cours jusqu'à nouvel ordre. Quelles que soient les lectures à faire ou les interprétations à supposer suite aux déclarations de ses protagonistes, le parti vit un malaise organique. Un malaise qui renseigne, au-delà des considérations partisanes nullement propres à l'ancien parti unique, sur la crise de l'exercice politique chez-nous.Car, au FLN, les rencontres et les sessions des instances n'ont pas manqué depuis que les luttes se sont exacerbées. Ces divers rendez-vous organiques n'ont pas ainsi servi pour l'arbitrage des divergences, qui est pourtant une des vocations de l'exercice politique.La faille était largement perceptible lors de la totalité des rencontres, y compris la manière à travers laquelle ont été abordées lesdites rencontres. C'est le cas quand il était question d'organiser une session devant servir à surmonter la crise de «légitimité» de l'ancien secrétaire général du parti. On se rappelle qu'une session de ce qui reste des instances du parti l'ont voulue ordinaire, au moment où la vie de l'appareil du pouvoir est tout sauf ordinaire.Pourtant il était clair, depuis que l'ex-secrétaire général de l'ancien parti unique ne faisait plus consensus, que seule une session extraordinaire est en mesure de départager les protagonistes et d'arbitrer les divergences comme cela se passe dans des formations politiques au fonctionnement moderne.Mais le FLN, dont les péripéties n'intéressent pas grand monde au sein de l'Algérie réelle, vient confirmer que la désignation du premier responsable du parti dépasse de loin ses instances partisanes. C'est la triste réalité d'une pratique politique fortement en vigueur en Algérie. Cela se produit au sein de la première force politique du pays, qui domine dans les assemblées élues. Une telle évolution renseigne que l'exercice politique en Algérie est parfaitement artificiel, notamment quand il s'agit d'un parti étroitement lié au pouvoir. Mais au FLN, plus qu'ailleurs, l'appareil ne sert plus de terrain pour les débats d'idées et la réflexion. C'est une offre d'accession à la rente qui est proposée aux Algériens, à qui il n'est pas demandé d'?uvrer pour le bien collectif. Mais de se tenir prêt pour prendre sa part à la distribution de la rente. Le péril réside dans le fait que cette dérive, à la fois rentière et morale, va finir par incendier le tissu social. On comprendra dès lors que les institutions d'un Etat de droit ne se construisent pas une fois achevée la dévitalisation de la société. Ni en intégrant des milieux d'affaires dans la sphère politique. Jusqu'à quand continuera-t-on à fausser l'exercice politique pour lui substituer des agitations de personnes 'A. Y.




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