L'historienne française Claire Mauss-Copeau à "LIBERTE"

Claire Mauss-Copeau, historienne de la guerre d'Algérie et des violences de guerre, est l'auteure de Algérie, 20 août 1955 : insurrection, répression, massacres paru aux éditions Payot en 2011. Avant cela, elle avait déjà publié aux éditions Hachette Appelés d'Algérie, la parole confisquée.Liberté : D'où vous vient cette passion pour l'Algérie et son histoire 'Claire Mauss-Copeau : Elle remonte à mon très jeune âge, voire à mon enfance. Quelque chose en moi m'a toujours poussée à tendre l'oreille et à regarder en direction des drames des autres, les autres douleurs.Le hasard a fait que je sois encadrée, pour mes premiers travaux de recherches universitaires, au début des années 1970, par une ancienne du réseau Janson, ce qui m'a poussée à passer de "la souffrance des autres en général" à celle des acteurs de la période coloniale en Algérie en particulier. Les victimes ne se résument pas aux populations algériennes qui ont, certes, le plus souffert, il y a d'autres acteurs, comme les appelés venus chez vous pour faire une guerre qui n'était pas la leur.C'est le cas aussi des événements du 20 Août 55...La date porte en France comme en Algérie un sens symbolique fort. Je connais surtout le point de vue français. J'ai remarqué qu'une partie des acteurs reconnus par les médias manipulent les faits pour justifier leurs actions passées. Mais le passé est passé, il n'a pas à être falsifié. Par respect pour les victimes, toutes les victimes.Le propre de l'histoire est d'établir les faits et pour cela de démonter, dans la mesure du possible, les représentations qui les masquent. Voilà, j'attends ton article pour éventuellement préciser encore ce qui me tient à c?ur.Aujourd'hui, l'écriture objective de cette histoire avec ses horreurs est-elle possible 'L'objectivité souhaitée par l'historien est un idéal dont il faut tenter de se rapprocher le plus possible. En informant sur ses sources, en présentant les différentes parties de son analyse et de son argumentation, l'historien ouvre son travail à la critique, l'histoire peut alors avancer.NomAdresse email