Algérie

L'histoire russe d'un Péruvien Point Net



Avril 1982. L'Equipe nationale de football s'apprêtait pour la Coupe du monde qui allait se jouer en Espagne. Elle recevait la sélection péruvienne au stade du 5-Juillet pour un match de préparation. Dans l'euphorie d'une première qualification historique, le rêve prenait forme et la rue du foot se découvrait déjà d'autres ambitions que celles de la figuration à laquelle étaient jusque-là réduites les sélections africaines.
Une réforme sportive qui portait ses premiers fruits et une génération exceptionnelle de footballeurs qui n'avaient intrinsèquement rien à envier aux plus grands du monde.
Le match s'était terminé par un nul mais une victoire algérienne n'aurait pas été une grosse surprise au vu de ce que les gens avaient vu sur le terrain. Elle aurait même été une réalité sans la faute d'un jeune gardien inexpérimenté du nom de Mourad Amara.
A la fin de la partie, l'entraîneur péruvien avait lancé, par nonchalance mais surtout par dépit : «Je n'ai jamais vu des joueurs courir autant que ces Algériens, c'est à croire qu'ils étaient dopés !» Même si elle était très nuancée par rapport à la version qu'on en rapporte aujourd'hui, tout le monde avait mis ça sur le compte de la déception, à la limite une réaction mal contrôlée d'un mauvais perdant.
Pourtant, si la sélection algérienne avait eu le parcours qu'on connaît dans les éliminatoires et plus tard en Espagne dans la compétition où elle serait passé au moins au second tour sans la grossière machination entre frères germains, la force physique de ses joueurs étaient loin d'être déterminante. Tout au long du parcours, elle a plutôt fait valoir sa technique et une autre façon de jouer au foot qui a séduit tout le monde.
Dix ans plus tard, l'Algérie gagnait sa première Coupe d'Afrique des nations avec une sélection en léger déclin après l'arrivée d'une nouvelle génération.
Ce sont trois joueurs de cette équipe, Menad, Kaci-Saïd et Chaïb qui sont, aujourd'hui, au centre d'une polémique : ils ont tous les trois des enfants nés avec des malformations et on se demande si on ne leur a pas fait avaler des produits dopants parce que la coïncidence serait troublante.
La presse française s'en mêle et déniche un médecin russe pour des déclarations abracadabrantes mais «suffisantes». Tout le monde a été sensible à la douleur des joueurs qui sont en droit de se poser des questions. Quand on voit l'un d'entre eux regarder sa fille avec des yeux malheureux, quand on entend un autre dire entre deux sanglots qu'il préférait la santé de son fils à toutes les coupes du monde, on comprend.
Mais on comprend, également, la réaction de Rabah Madjer, qu'on ne peut pas soupçonner de vouloir taire une telle monstruosité. Pour lui, c'est une affaire montée de toutes pièces pour semer le doute sur les performances de la sélection algérienne. «On prenait des vitamines en vente libre, jamais de produits dopants.»
Et bien sûr, pour comprendre quelque chose, il faut savoir où est l'intérêt. Et où est l'intérêt de sortir cette histoire ' Quand on sait que l'argument qui revenait le plus souvent dans cette «affaire» est la' déclaration dépitée d'un mauvais perdant, on a peut-être un début de réponse.
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