L'histoire oubliée de Tlemcen, "matrice" de la régence d'Alger

L'histoire oubliée de Tlemcen, "matrice" de la régence d'Alger - 2ème Partie.
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1235 naissance du royaume ; les Banu Abdal-Wad se donnent un chef issu de la famille la plus active, les Banu Zayyan, en la personne de Yaghmorasan b.Zayyan. Il s'octroie les attributs du sultanat qu'il conserva quarante-huit années.

La dynastie qu'il installe est celle qui a duré le plus longtemps de toute I'histoire du #Maghreb central. Georges Marçais dans sa notice "Les Abd al-Wadides" de l'Encyclopédie de l'islam, estimait que l'administration mise en place par Yaghmorasan était plus développée que celles de ses voisins. Le personnel lui apparaît comme plus complet et les attributions mieux définies. L'administration est partagée entre les membres de la famille et les Andalous.

Elle se composait de trois diwans : diwan ar rasai'il, la chancellerie, diwan al-ashghâl, les finances, et diwan al jund, l'armée. En faisait également partie le hajib, chambellan, et le Conseil du Sultan. Le tout était placé sous les ordres du vizir. Le prince héritier est installé en tant que gouverneur à Ténès, seconde capitale du royaume. #Oran devint petit à petit le principal port du sultanat et son poumon économique. Des gouverneurs sont nommés dans les principales villes du royaume avec plus ou moins de bonheur dans leurs actions et plus ou moins de pérennité dans leur mandat. Parmi ces villes : Oujda, Nédroma, Honein, Mazouna, Miliana, Médéa, #Alger, Dellys et même Sijilmassa.

L'invention d'un espace géopolitique identifié et reconnu, la construction d'un territoire qui s'appuie autant sur les centres urbains que sur l'allégeance des tribus font que le royaume de Yaghmorasan "apparut vite comme une puissance individualisée entre le Maroc et l'Ifriqiya'' écrit Charles-Emmanuel Dufourcq.

C'est contre ses deux voisins, mérinide à l'Ouest, hafside à l'Est, en quête de légitimité, et ce qui reste du califat almohade à #Marrakech, que Yaghmorasan construisit son territoire et imposa sa légitimité. Tous les moyens sont bons pour affirmer son autorité et pour négocier son statut. Le 29 juillet 1242, le sultan hafside Yahia ler Abu Zakaria oblige Yaghmorasan à reconnaître la suzeraineté du royaume de #Tunis. En revanche lorsqu'en juin 1248, à son tour, le dernier sultan almohade, Ali as-Saïd, se présenta devant #Tlemcen et que Yaghmorasan le vainquit au cours d'une bataille près d'Oujda, ce dernier redevint l'égal des souverains du Maghreb. Cette victoire assura et conforta son #indépendance.

C'est ainsi, dit-on, qu'il récupéra, dans les trésors abandonnés par Ali as-Saïd, le célèbre exemplaire du #Coran copié par le calife Uthman b.Affane.

Le plus grand des dangers allait venir de louest et de la politique expansionniste des Mérinides. A cinq reprises, il est vaincu par ses ennemis de toujours, les Mérinides, *Détails commentaire.

Ces échecs militaires n'empêchèrent pas Yaghmorasan de bâtir son État et de développer des relations avec les pays méditerranéens.