«L'histoire ne se répète pas, elle bégaie »

La croissance de la Chine s'essouffle, celle des autres pays émergents aussi, entrainant avec elles le ralentissement de l'économie mondiale. Cela s'explique très largement par un marché saturé de produits abondants et une demande de plus en plus freinée par la précarité croissante des revenus à cause du chômage endémique qui touche quasiment tous les pays. La frustration est partout vécue dans le monde où une minorité s'enrichit de plus en plus et où la majorité des populations s'appauvrit encore plus. Le travail humain se trouve dévalorisé, sous rémunéré, très précaire et de moins en moins nécessaire dans un monde numérique expansif où la robotique, les objets connectés et l'uberisation de l'économie poussent à produire plus vite et mieux et à moindre coût. La chute du prix du pétrole est la conséquence directe du progrès numérique et technologique qui ont donné l'essor au développement des énergies renouvelables, tel le solaire et l'éolien ainsi que l'optimisation des réserves existantes et l'exploitation des énergies fossiles non conventionnelles comme le gaz de schiste et le pétrole de sable bitumeux. Aujourd'hui, l'offre de pétrole dépasse de plus en plus la demande et le retour de l'Iran sur le marché ne fait que précipiter ce processus, affaiblissant les classes moyennes des pays producteurs les plus mal gouvernés. Un pétrole sous-évalué diminue fortement l'investissement et la consommation dans les pays producteurs et ne sera pas sans conséquence pour l'économie occidentale exportatrice de produits industriels, technologiques et de service. Les pays occidentaux ne devront, donc, pas se réjouir de cette situation qui se retournera forcément contre eux. Le déséquilibre macroéconomique dû à la spéculation financière que subit la planète les fera descendre dans des turbulences déflationnistes accroissant le chômage et la précarité des couches sociales encore à l'abri aujourd'hui. Ces marchés financiers n'ont aucun état d'âme, l'homme n'est simplement pas leur centre d'intérêt et encore moins leur préoccupation, il n'est qu'un produit marchand, sans plus. Le vieillissement des populations occidentales est une des réponses au futur incertain dans ces pays sous la tutelle des forces de l'argent spéculatif et fières de leur domination des plus faibles représentés par une jeunesse marginalisée et minorée ne pouvant plus reproduire le schéma familial traditionnel nécessaire à sa stabilité et à son épanouissement. La jeunesse occidentale ne peut plus s'affirmer et affirmer ses talents et ses aspirations sur les pas des parents pour qui les études menaient sûrement à la réussite sociale et à la pérennité génétique de la famille. Le chômage endémique est leur gros souci. Qu'ils aient fait des études supérieures ou pas, beaucoup restent en marge de la société, les uns célibataires, certains se pacsent et d'autres s'unissent dans le genre (mariage entre personne de même sexe). Le recul de l'espérance de vie qui se manifeste et la solitude de la tranche des séniors, le désert des campagnes et l'atomisation de la société urbaine effacent la convivialité aux dépens de la solitude. Des pays vieillissants allant à ce train tout droit à leur suicide collectif et à leur fin de peuples distincts et à terme de leurs nations, c'est le cas de l'Allemagne qui fait appel à l'immigration, de la Suisse, des pays nordiques… pour tenir encore des banques de sperme et d'ovocytes sont créées à cet effet. A l'inverse des pays pauvres du Sud qui, eux, ont une population jeune, non qualifiée, prolifique et sans horizon visible, sauf celui de la migration vers le Nord, sinon elle se soulève et marche contre l'ordre établi qui ne la respecte pas et qui ne l'intègre pas. Le terrorisme trouve alors sa substance dans les injustices de ce système ignorant la personne humaine, ne donnant ni travail ni espérance à la quasi-totalité de la jeunesse de ce monde mettant les plus riches, peu nombreux, au sommet de la pyramide alimentaire, écrasant les plus faibles et les démunis, les poussant à la servitude qu'on croyait d'une époque révolue. Tant que l'incompétence, l'égoïsme et l'égocentrisme des hommes les empêchent de tirer des leçons du passé et à ne voir les actions comme de simple ritournelle et de pathétique impatience on peut s'attendre alors à voir s'agiter d'autres forces, aux conséquences des plus tragiques. Comme disait le penseur : «L'histoire ne se répète pas, elle bégaie ».