L'histoire du joueur du FC Barcelone refusé par la JSK On fait du n'importe quoi dans notre football

Drôle d'histoire, tout de même, que celle de ce joueur ivoirien, du nom de Moises, que la JS Kabylie a recruté pour le renvoyer 24 heures plus tard non pas pour faute grave mais seulement parce qu'il s'est avéré que l'intéressé n'avait pas le niveau pour évoluer dans ce club. Il faut tout de même remarquer que ce joueur a bénéficié d'un traitement de star aussi bien par les dirigeants du club de Tizi Ouzou que par la presse, notamment spécialisée, qui a délégué des journalistes et des photographes à l'aéroport pour attendre celui que l'on présentait comme une perle rare, le joueur qui allait marquer de son empreinte son passage à la JSK. Il l'a certainement marqué puisqu'il se trouve aujourd'hui être le joueur qui a passé le moins de temps dans ce club : même pas 24 heures.
On peut, sans risque de nous tromper, affirmer que ce recrutement a des allures de scandale qui démontre que chez nous on ramène n'importe qui juste pour se donner de la contenance. La démarche du club de la Kabylie est d'autant moins compréhensible que le joueur en question était en Tunisie pour être recruté par l'ES Tunis, un club d'où il a été chassé, son entraîneur Nabil Maaloul ayant indiqué : «Je me demande même s'il avait le niveau pour être gardien du parking de l'EST.» Il paraît qu'il a suffi que l'agent du joueur montre un montage vidéo de certains matches du joueur pour que les dirigeants de la JSK tombent dans le panneau.
Ce genre de montage est connu. Des techniciens très habiles en montage vidéo sont capables de vous transformer un joueur algérien de 4e division en Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo. On s'agite, alors, et on fait tout pour recruter le joueur que l'on présente à la presse comme celui qui va tout casser.
Il paraît, d'ailleurs, que la saison dernière, la JSK avait ramené un joueur malien du nom de Dembélé qui est resté près de six mois à Tizi Ouzou sans pratiquement jouer. Lors de sa dernière conférence de presse, le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, avait parlé de ces joueurs étrangers qui évoluent chez nous. «Ils sont 25 licenciés dans des clubs de Ligue 1, avait-il déclaré.
Sur ces 25, il y en a 8 qui n'ont jamais joué la moindre minute et 8 autres ont joué moins de 30% des matches. Ces joueurs sont payés entre 50 millions de centimes et 150 millions de centimes par mois. Vous imaginez l'argent qui sort inutilement des caisses de ces clubs.» Le président de la FAF ne sera pas entendu, on en prend le pari, car ces dirigeants de clubs agissent comme bon leur semble.
Tenez, on vient d'apprendre que le Mouloudia d'Alger, en stage en Espagne, serait sur le point d'engager un joueur hollandais qui joue dans un club de la 4e division de ce pays. Selon le règlement du football algérien, les clubs ne peuvent recruter que des joueurs étrangers ayant été internationaux dans leur pays d'origine même dans les jeunes catégories.
On ne sait si vous le savez mais la Hollande possède un des meilleurs (si ce n'est le meilleur tout court) système de formation dans le football au monde. Un international cadet ou junior de ce pays a de très grandes chances de percer dans n'importe quel club de grande renommée de la planète mais certainement pas dans un club de la 4e division de ce pays. Alors le MCA qui recrute un international hollandais c'est comme la JSK qui dit avoir ramené un Ivoirien qui est passé par le centre de formation du FC Barcelone. Heureusement que le ridicule ne tue pas.