Algérie

L'histoire du hammam



Bienfaits - L'histoire de ce hammam et sa renommée remontent à l'époque turque.
«Le dey Hussein a emmené sa fille Melouana dans la région, car déjà l'eau de cette source thermale était connue pour ses bienfaits sur la santé de ceux qui s'y baignaient. Melouana aurait guéri grâce à cette eau minéralisée. Elle était paralysée et aurait retrouvé l'usage de ses jambes après plusieurs bains dans l'eau de cette source. Depuis, le petit bourg a pris le nom de Hammam Melouane qui, en fait, est tiré de Melouana», raconte un caissier d'un bain traditionnel. Alors, «son père, le dey, a construit le vieux bain qui attirait de plus en plus de monde», explique le gérant de la station thermale. «Autrefois, ce n'était qu'une petite source au niveau du bain traditionnel que le dey a aménagé en construisant une coupole pour plus de propreté. Le bouche-à-oreille a fonctionné et la source d'eau miraculeuse attirait de plus en plus de monde», poursuit-il. Et d'ajouter : «C'est en 1927 que les Français, après des analyses biologiques de cette eau, ont confirmé sa riche composition et ses bienfaits et ont construit, à leur tour, deux bains traditionnels avec une grande coupole pour chacun, plus les bains individuels. Ainsi, la station d'antan était composée d'une chaîne : les deux bains traditionnels, les bains individuels et l'hôtel.» Une personne, originaire de la région, a, quant à elle, une toute autre version. Elle évoque «la montagne à plusieurs couleurs», en décortiquant «Melouane» qui veut dire : «M» de montagne et «Elouane» qui signifie couleurs. Le caissier a, également, parlé de trois tribus : Benazzoune, Melouane et Beninasra. Il évoquera le saint Sidi Slimane en invoquant un vers que les femmes récitaient autrefois lors des rituels. Elles disaient : «Ya Sidi Slimane chebaâna djidjane wa atina saha âla toul el zamane (ô maître Slimane donne-nous plusieurs poulets et la santé éternelle).» Mohamed, surnommé Salama, accourt dès qu'il voit des étrangers. Il ne faut surtout pas qu'il rate quelqu'un en quête d'une tente au camp de toile. «Les gens de la région sont très gentils, chaleureux et honnêtes», assure-t-il poursuivant : «Moi, je ne peux vivre ailleurs qu'ici. J'aime Hammam Melouane, je l'ai dans la peau. Je ne l'échangerai pour aucun autre endroit.» Montrant quelques personnes qui lavaient leur véhicule sur le bas-côté, près de l'oued dans le sens de la coulée de l'eau, sur la partie inférieure du camp, Mohamed a relevé que sa mission est aussi d'empêcher les automobilistes de laver leur véhicule près des gens et là où ils se baignent. «Nous les empêchons de salir l'eau de l'oued, car elle alimente la région de Hammam Melouane en eau potable.» Le jeune concessionnaire, associé à un ami, a souligné qu'il paie 9 000 DA par trimestre pour cette concession. Sur la route menant vers Hammam Melouane, les paysages verdoyants d'antan ont disparu laissant place au béton. Des cités-dortoirs, qui se sont implantées au fil du temps sur les terres fertiles où on plantait toutes sortes de légumes et de fruits, rendent les lieux à peine reconnaissables pour quelqu'un qui n'y a pas mis les pieds depuis longtemps. Même les vendeurs de fruits et légumes, de part et d'autre de la route menant jusqu'à Hammam Melouane, ne sont plus là. «La commune de Hammam Melouane vous souhaite la bienvenue», indique une plaque et tout de suite après, se dresse un camp de toile.


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