Algérie

L?histoire de la géographie



Comme prévu, dès l?attentat de Batna perpétré, les autorités supérieures ont été aussi rapides qu?unanimes dans l?analyse : ce crime abominable a été commandité à partir de capitales étrangères, selon les termes de Abdelaziz Bouteflika et de Yazid Zerhouni. L?un est Président, ex-ministre des Affaires étrangères, l?autre est ministre de l?Intérieur, ex-patron de la Sécurité militaire, ils savent donc normalement ce qu?ils disent à défaut de savoir réellement ce qu?ils font. Chaque Algérien bien sûr, ému par ce premier attentat visant le premier homme qui a pardonné aux premiers auteurs d?attentats, a plongé dans ses livres de géographie usés. Et découvert, comme tout le monde, qu?il y a plus de 100 capitales sur la planète. Laquelle est-ce ? Quelle est cette ville qui envoie des bombes humaines déchirer les foules, quelle est la capitale possédant cette télécommande du 3e millénaire qui actionne des hommes à distance en les faisant exploser au milieu des cortèges présidentiels ? Paris ? Riyad ? Rabat ? Islamabad ? New York ? Bangkok ou Mogadiscio ? Buenos Aires ou Kuala Lumpur ? Plus de détails n?ayant pas été fournis par les dirigeants, les Algériens se sont donc logiquement retournés vers leurs livres d?histoire. Pour comprendre l?histoire du terrorisme dans une Algérie qui n?en finit pas de se déchirer par morts interposés. A la lecture du déroulement des dernières décennies, les Algériens, lassés et déprimés, ont renvoyé dos à dos les islamistes d?un côté, sanguinaires, obtus, fermés et cruels, et les autorités de l?autre, qui n?ont toujours pas compris qu?il faut changer de pays, dans le sens de le quitter définitivement ou dans celui de refonder l?Etat. De l?histoire historique enfin, Hocine Aït Ahmed en visite de travail à Alger a, au même moment, appelé à une deuxième République. Pourquoi une deuxième ? Une première serait déjà pas mal.


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