Algérie

L'histoire de douleur et politique



L'histoire de douleur et politique
la série documentaire réalisée par Karim Miské, diffusée en quatre volets, a été projetée successivement mercredi dernier à l'Institut français d'Alger devant un public nombreux.Le film distingue ainsi quatre périodes. La première allant de 610 à 721 et est intitulée Les origines. La seconde appelée La place de l'autre, va de 721 à 1789. La troisième appelée La séparation s'étale de 1789 à 1945. Enfin la quatrième baptisée La guerre des mémoires s'étend de 1945 à 2013. «C'est avant tout l'histoire d'une minorité, comme parler des Roms en Europe. Une minorité à laquelle la majorité n'y s'intéresse pas tellement, mais elle sait bien qu'elle est là.Donc forcément on va mettre l'accent sur le sort de cette minorité» et de renchérir: «C'est une commande faite par une chaîne franco-allemande qui présente un regard occidental» dira, bien plus tard, Karim Miské lors du débat en répondant à une question parmi le public relative sur la part supérieure supposée donnée aux juifs dans le documentaire. Aussi, aux sujet des intervenants, le réalisateur fera remarquer avoir eu «des difficultés à trouver des historiens algériens pour parler de cette histoire, c'est pourquoi on s'est retrouvé plus avec des universitaires occidentaux qui ont un background juif-musulman ou autres, filmés en Europe et aux USA. C'est beaucoup plus facile de trouver des historiens juifs qui racontent cette histoire que des historiens musulmans, dans le monde musulman, car c'est un sujet un peu tabou... La chose qui était importante pour moi, en faisant ce film, était de le faire chronologiquement. C'était de bien séparer les questions (...) Si on est sain d'esprit on ne peut pas penser que les pays et les gens changent trop.On comprend bien qu'il s'est passé beaucoup de choses entre-temps.». Des précisions qui vont tout de même nous aiguillonner dans notre perception de ce film fort intéressant au demeurant et dicté d'une précision historique indiscutable. Et surtout rehaussé d'images exceptionnelles faites d'animation en raison de la rareté d'images d'archives ou leur inexistence tout simplement. Au commencement, l'Islam avec son porte-parole Mohammed (Qsssl) arrive et entreprend de conquérir en un siècle un territoire s'étendant de la Perse à l'Espagne, y compris La Mecque et Médine où il avait été chassé par les ahl Kouraïch mais aussi Jérusalem, où au XIIe siècle, le conquérant Saladin respectera églises et synagogues durant le mythique âge d'or du royaume d'al Andalus (711-1492). Les juifs et chrétiens qui refusaient de se soumettre vont être soumis au statut de «dhimmi», le payement d'un impôt en contrepartie de leur salut, mais sans monter à cheval ni manier les armes. Si le judaïsme eut une grande influence sur Mohammed (Qsssl), la rupture fatale aura lieu au XXe siècle quand le dialogue cessera suite au massacre de Grenade, en 1066, durant lequel la population juive est décimée par les musulmans. Trois siècles plus tard, c'est sous l'influence des penseurs musulmans que le rabbin Saâdia Gaon proposera une interprétation de la Torah puisée dans la philosophie grecque. C'est l'âge d'or en effet de l'Islam où les trois religions monothéistes vivent en totale harmonie et intelligence, démontrant toute l'érudition des savants musulmans, de Baghdad à Cordoue en passant le reste des pays arabes.. Mais toute bonne chose à une fin. C'est en Europe que s'écrit désormais l'histoire. Révolution française, Etats-nations... Les juifs d'Europe, devenus citoyens, se retrouvent aussi la cible d'un antisémitisme plus affirmé, d'un côté, le nazisme et puis le panarabisme féroce qui poussera un des muftis arabes à se liguer avec Hilter contre les juifs. Sionisme d'un côté, nationalisme arabe de l'autre, la Palestine, appelée Syrie méridionale par les Ottomans, devient un enjeu religieux, mais aussi politique. En 1948, la naissance d'Israël suscite colère et amertume chez les Arabes et les musulmans. Anouar El Sadat est assassiné pour avoir signé un accord de paix avec Israël. Il sera de même pour Ishak Rabin, assassiné quelques année plus tard à son tour après avoir serré la main du président de l'OLP, Yasser Arafat. En 1945 donc, le monde découvre l'horreur des camps nazis..Plus jamais ça disent les juifs à qui la terre d'Israël leur est offerte par les Anglais. La cause israélo-palestinienne devient le centre des débats. Les intervenants ne cachent par leur tristesse par ce qui suivra. Le film se clôt sur l'idéal d'un dialogue nouveau entre les deux communautés qui ne se limitera pas à parler uniquement politique... Mais en est-il possible autrement tant que la douleur du déracinement est là'




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