Algérie

L'histoire d'un troubadour mythique



Le film sur la vie du célèbre poète kabyle Si Mohand U Mhand sera bientôt prêt à la diffusion, a annoncé son réalisateur, Ali Mouzaoui, qui a affirmé qu'il est au stade des dernières finitions mais sans, toutefois, préciser la date exacte tant, a-t-il souligné, ce travail restant est tributaire de la réouverture des frontières."Nous sommes conditionnés par la réouverture des frontières parce que je suis tenu de faire les finitions en France. Il y a des étalonnages à faire pour équilibrer l'image et un mixage final, ainsi que le tirage des copies", a expliqué Ali Mouzaoui avant de rappeler avoir déjà eu, par le passé, à vivre une mauvaise expérience en effectuant un tel travail en Algérie.
"Je l'ai déjà fait pour un film et ça été complètement raté et je n'ai pas envie de refaire cette même expérience avec un film qui nous a pris beaucoup de temps et d'énergie", a-t-il, ainsi, rappelé non sans préciser que rien que le tournage a duré plus de 45 jours.
"Tel que je l'ai filmé, ça a donné un film de 9 heures et c'est beaucoup, mais il m'a été très à l'aise d'en faire un film de deux heures à partir de ces 9 heures. Mais les 7 heures restantes ne sont pas du gâchis puisqu'elles peuvent être remontées autrement, par exemple en série", a expliqué Ali Mouzaoui qui a été l'invité du forum "Si Tizi Akin" de la radio locale.
Interrogé dans quel genre cinématographique le film est réalisé, le réalisateur de Les Ramiers blancs et Mmi Mezrane a expliqué qu'il ne s'agit pas là d'un documentaire sur Si Mohand U Mhand, mais plutôt d'un film fiction.
"C'est un film fiction, un film d'art, et cela veut dire que le côté imaginaire va jouer un rôle très important, mais tout en respectant les repères importants de la vie du poète", a-t-il déclaré, lui qui dit vouloir surtout restituer, pour le spectateur, les atmosphères sans lesquelles, a-t-il affirmé, le film lui-même n'aura pas d'impact.
Concernant le public auquel le film s'adresse, Ali Mouzaoui, prévient qu'il ne s'adresse pas seulement au public kabyle. "Un film sur quelqu'un comme Si Mohand U Mhand ne se fait pas pour le public kabyle. Si on commence à faire des films pour nous-mêmes, c'est un échec total", a-t-il prévenu tout en soutenant que pour cela, il est d'ailleurs tenu d'user de codes et de résolutions scéniques.
"Cela veut dire que nous devons faire un choix optimal d'expressions que nous adaptons à une scène pour qu'elle soit au maximum expressive et pour qu'elle nous parle au maximum", a clarifié M. Mouzaoui affirmant que son film soulève plusieurs questions.
"Nous ne devons pas perdre de vue que le mérite d'un film est de soulever des questions. Un film qui ne soulève pas de questions est un film qui passe à côté. Et pour qu'il y ait ce genre de questions, il faut absolument prendre en considération le contenu du plan en dehors du personnage", a-t-il déclaré à ce sujet.
Interrogé pourquoi réaliser un film sur Si Mohand U Mhand et la publication du roman Comme un nuage sur la route, Ali Mouzaoui a répondu que tout simplement "ce que le cinéma élude par pudeur, la littérature lui ouvre les bras.
Si Mohand U Mhand a une poésie où le charnel occupe une place importante, et ne pas parler de ça, c'est carrément occulter Si Mohand physiquement. J'ai gardé quelques poèmes dans le film, mais certains, je les ai gardés pour le roman, car avec le roman, on va sur sa lecture seul, ce n'est pas comme un film que l'on regarde en famille", a-t-il argumenté.

Samir LESLOUS


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