Photo : Riad
Par Rachida Merkouche
Le 1er novembre ' C'est le déclenchement de la guerre de libération. C'est pratiquement tout ce que connaissent les jeunes générations auxquelles on continue à distiller au compte-goutte l'histoire de ce pays. L'enseignement reste à ce jour amputé d'un aspect capital et d'une caractéristique importante de l'Algérie qui s'était soulevée pour se débarrasser du joug colonial. Cela, les enfants le savent très tôt. La première détonation qui a fait vibrer les Aurès, les femmes et les hommes qui ont tout quitté et qui ont bravé, presque à mains nues puisqu'ils n'étaient pas nantis en armes, une puissance militaire, sacrifiant leur vie pour libérer leur pays. Des noms de martyrs reviennent dans les bouches, au début du parcours de l'élève au sein de l'école. Les manuels scolaires s'en sont fait l'écho. Mais est-ce tout ' Qui sont ces hommes qui avaient décidé que le temps était venu pour en finir avec le colonialisme ' Quel a été leur parcours ' Quels ont été les obstacles et les discordes qui avaient entaché le long chemin vers l'indépendance jusqu'à inhiber dans son élan l'Algérie indépendante ' Rien n'est dit à ce sujet, c'est à croire que l'histoire de notre pays n'a pas sa place dans le cursus scolaire. Mais ce que l'école n'enseigne pas, la rue se charge toujours de le faire. C'est à l'âge adulte que l'on est instruit, au hasard des conversations, des dérives qui étaient longtemps tues, des hommes qui ont fait le Premier Novembre et de ceux qui en avaient dévié le sens et l'issue. Notamment pour la génération née pendant la guerre. L'après-octobre 88 a été favorable aux révélations, des langues s'étaient déliées, des acteurs de cette période et des historiens ont permis aux non-dits d'être sus de tous. Pas un jour ne passe, pratiquement, sans que la presse se fasse l'écho de témoignages, de contre-témoignages et de déclarations surprenantes. Des ouvrages d'historiens et d'hommes clés qui avaient tracé la voie qui devait mener au déclenchement de la guerre puis vers la libération du pays n'hésitent plus à faire des divulgations, mettant souvent en cause des pairs dont les déviations ont fait prendre à notre pays un autre cours. Des autobiographies d'acteurs importants de la Guerre d'indépendance foisonnent désormais. Les secrets entretenus par la frilosité qui a caractérisé une certaine période sortent au grand jour, à la satisfaction des premières générations post-indépendance, laissant toutefois indifférente la jeune génération qui se contente des bribes d'histoire enseignées en classe, des bribes qui ne suscitent aucunement la curiosité de celle-ci (la jeune génération) à cause de leur aridité. En dépit du fait qu'on ait arraché le voile cachant les faits dont il a été longtemps interdit d'en souffler mot, et qui pourtant devenaient des secrets de Polichinelle, l'école continue d'envelopper l'Histoire - toute l'Histoire, depuis la nuit des temps - d'une fausse pudeur et d'en priver la jeunesse dont c'est une composante.
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Posté Le : 31/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R M
Source : www.latribune-online.com