L'Histoire à la page L'ami fidèle

Le compagnon, ami fidèle, revient de nouveau et par la grande porte s'il vous plaît, à travers le SILA (Salon international du livre d'Alger) nous titiller les neurones pour nous appesantir sur le sort auquel est vouée la lecture aujourd'hui. Un temps révolu à la cadence à laquelle se penche le monde d'aujourd'hui sur le livre, quels que soient sa nature, son genre et son importance. Au rythme auquel vont les fermetures des librairies. A la manière, peu cavalière, avec laquelle, on parle de ce livre cher à nos habitudes d'antan. Un temps nouveau donc, accolé à des m'urs nouvelles, qui n'ont d'actualité que ce qui a été vu ou lu sur le net. Triste époque où l'odeur des pages feuilletées avec un bonheur sans égal, n'est plus de ce monde. A la faveur du SILA, rendez-vous est donné, presque ordonné, d'aller voir le livre. Il y en a une panoplie, de pleines pages dédiées à l'écriture, donc à la lecture. L'afflux est tel qu'il augure de bien belles années à vivre pour le livre chez nous. Le plaisir viendra, assurément, après. Mais bon, il y a au moins ce petit intérêt, même si à l'achat, cela n'égale pas la tournée des stands. Toujours est-il qu'il y a depuis 17 ans, des maisons d'édition qui persistent et signent en existant, en publiant des auteurs, connus, peu ou pas du tout connus, proposant un produit d'ici et de là-bas, et continuant bon an mal an à produire. Ce qui encourage des auteurs, qui se découvrent une âme d'écrivain, à laisser une trace indélébile qui ne s'envolera pas et qui restera, même si elle doit l'être à jamais sur les étals et qu'aucun lecteur n'en veuille. Les plus téméraires n'abandonnent pas, quitte à écrire pour eux-mêmes, jusqu'à ce que la lumière jaillisse et porte l'écrit au summum : vente, promotion, récompense... A la Safex, où le salon a repris son espace d'exposition qui lui sied le mieux, il y a du monde depuis jeudi dernier. Ouvert officiellement au public en cette veille de week-end, l'affluence ne peut qu'être bénéfique. Une belle rentrée du livre qui vient suppléer le scolaire en mal de lecture, là aussi. Une aubaine pour y emmener les chérubins qui, comme chaque année, ont leur propre espace d'expression. Voilà une belle manière d'initier l'élève à ne plus se contenter du livre de lecture scolaire, en l'amenant à la découverte d'autres champs livresques qui peuvent lui être d'un grand secours pour son cursus, tous paliers confondus. Et il y a du kilomètre à parcourir, des auteurs à écouter, à défaut de les avoir lus car il est toujours temps de les lire, ou pas. C'est selon les goûts et les choix. Et il y en a justement à ce SILA, version 2012 ! Cette dernière, d'ailleurs, comme une jolie prémonition dans l'air du temps, celui qui célèbre le cinquantenaire de notre pays, s'inscrit en hymne à la liberté. D'où la teneur de cet événement dans lequel l'Histoire vient à point nommé se frayer un long parchemin, partagé entre auteurs, ouvrages, maisons d'édition, débats et rencontres. L'ouvrage d'histoire a la part belle cette année surtout. L'écriture sur l'Histoire est toujours une question actuelle et d'actualité brûlante. C'est ce qui reste quand les repères ne sont plus que vague souvenir. Un grand témoignage donc que ce SILA, qui vient participer à cette longue et haletante écriture et, néanmoins, exaltante aventure à laquelle sont invités témoins, écrivains et lecteurs. Un moment de partage inégalé entre celui qui livre et celui qui reçoit. Une grande étape dans le processus de développement des nations. Qui ne renvoie qu'au vieux et beau principe de lire et de faire lire. Et l'Histoire ne peut se faire connaître que par ce biais. C'est une question d'identité et de réconciliation à grande échelle. Et le livre apporte et permet tout cela. N'est-il pas l'ami fidèle ' Cet ami qui ne vous veut que du bien.