Algérie

L'heure est au bilan


Les sources officielles confirment le décès de trois personnes, et des centaines de familles dont les habitations ont été emportées par les eaux sont toujours sans abri.Ce sinistre n'est pas seulement la conséquence des fortes intempéries qui durant la semaine écoulée s'étaient abattues sur la wilaya d' El-Tarf. C'est également des lâchés d'eau des barrages de Cheffia de la commune du même nom à l'origine d'une importante et brusque remontée d'eau. Hier encore, les zones sinistrées des communes et localités situées à proximité de ce barrage tels Cheffia, Bouteldja, Ben M'Hidi, Chatt, Lac des oiseaux, Sbaa, Bouhadjar, Boulatan gardaient toujours l'image de désolation. Particulièrement dans les localités où nombreux sont ceux qui, totalement surpris, ont difficilement réussi à sauver leur vie en abandonnant leurs biens à la merci des eaux boueuses. Certains ont dû leur salut en trouvant refuge auprès de leurs voisins habitant en hauteur. D'autres à l'exemple des habitants de la localité El Kous où l'eau a atteint plus de 2 mètres de hauteur, ont utilisé des embarcations de fortune pour regagner un lieu sec. Les habitations précaires situées à proximité des zones inondées n'ont pas résisté à la furie des eaux. Construites illicitement, plusieurs d'entre elles ont été emportées. Tous aussi surpris, des automobilistes qui rentraient de Annaba n'ont pu rejoindre les leurs que le samedi ou hier dimanche. Nombreux sont ceux qui, en provenance de Annaba distante d'une quinzaine de kilomètres, ont été contraints de passer la nuit dans leur voiture sous le froid glacial avec une température avoisinant le zéro . Leur inquiétude était d'autant plus forte qu'ils n'avaient aucune nouvelle de leurs proches. Toute aussi dramatique est la situation de nombreuses habitations isolées. L'intervention des hélicoptères de la Gendarmerie nationale, de l'armée, la Protection civile et de la police a permis le ravitaillement des populations sinistrées en denrées alimentaires et en couvertures par voie aérienne. Hier dimanche, toute la bande côtière entre l'aéroport Rabah Bitat (Annaba) et les communes de Chatt et Bouteldja gardaient encore les séquelles des inondations. Celles-ci ont été préjudiciables non seulement aux populations mais également aux terres agricoles, le cheptel ainsi que la faune, une des richesses de cette région touristique et à vocation agropastorale. Le décès de 3 personnes officiellement enregistrées, toutes mortes noyées car emportées par les eaux, est dans toutes les discussions. Comme le sont les propos du P/APW d'El-Tarf qui s'était déplacé en différents points des localités sinistrées. Hier c'était au tour de M. Mabbed, wali d'El-Tarf de faire une tournée pour s'enquérir de la situation des populations sinistrées. Au contact des habitants de cette localité Khémirir Ali, il s'est engagé à prendre en charge l'ensemble des problèmes et de les solutionner. Notamment la viabilisation et l'étanchéité de la totalité des bâtiments. Avec à l'esprit la volonté de faire tout ce qui est possible pour éviter le pire à la population, les éléments de la Protection civile, de la police et de la Gendarmerie nationale ont multiplié leurs efforts. En certains lieux, la nature a montré toute sa puissance avec des eaux boueuses qui ont emporté maisons en dur ou baraques se trouvant sur leur passage. De vastes étendues de terre ont été transformées, en quelques minutes, en un véritable lac immense s'étendant de Chatt à la plaine de Bouteldja en passant par le Lac des oiseaux, Ben Amar, Hanaya et autres communes et localités. Les familles des habitations sinistrées ont pu évacuer les lieux au moyen des barques de fortune dans une eau glacée de plus d'un mètre de profondeur et même plus en certains lieux comme du côté de Zerizer, Bir El Hanache, Daghoussa, et Chbaïta Mokhtar. Pensant qu'ils étaient livrés à leur sort par les élus de leur commune de Chatt dont dépend leur cité Kous en bordure de la RN 44, les habitants se sont révoltés hier matin. En fait ces élus, étaient tout simplement dépassés par l'ampleur du désastre face auquel ils étaient véritablement impuissants. Ces inondations générées par une brusque remontée des eaux ne sont pas les premières du genre. Les précédentes années, un phénomène similaire a été enregistré mais avec un mal moindre. Cette fois, ces eaux ont atteint un niveau inégalé depuis l'indépendance puisque des logements à plus de 1,5 m de hauteur ont été envahis. Bon nombre de citoyens sinistrés n'ont pas manqué de s'interroger si le drame qu'ils vivent aujourd'hui encore est le fait d'un lâché de l'excédent d'eau enmagasiné par le barrage de Bounamoussa. «Si c'est le cas comment peut-on se permettre d'effectuer pareille opération sans aviser les populations habitant en amont et en aval du barrage,» s'interroge Adnène, un de ces citoyens de la cité Ali Kediri dont la toiture du logement situé au 4e étage s'est transformée en passoire. D'autres voisins du rez-de-chaussée n'ont plus rien. Leurs effets ont été emportés par les inondations. Dés aujourd'hui, Les ministres de l'Intérieur et des Ressources eau devraient dès aujourd'hui effectuer une visite de travail dans la wilaya d'El-Tarf meurtrie. Ils ont pour mission d'établir un bilan exhaustif des dégâts causés dans cette wilaya de l'extrême est du pays frontalier avec la Tunisie.
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