Algérie

L'heure de l'évaluation



Le Pr Boualem Saïdani, directeur général de l'enseignement et de la formation supérieurs au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a estimé hier qu'il était temps de faire une évaluation du système LMD dans l'objectif de combler les lacunes afin d'aller de l'avant. Un projet de décret permettant la définition de tous les concepts a été élaboré par le ministère.Deux semaines après la reprise des cours à distance, les étudiants à travers l'ensemble des universités algériennes ont repris hier leurs études pour un enseignement en présentiel dans le strict respect du protocole sanitaire imposé par la pandémie de nouveau coronavirus.
Une occasion pour le directeur général de l'enseignement et de la formation supérieurs de se prononcer sur la qualité de l'enseignement dispensé et surtout les réformes engagées par la tutelle dans ce domaine.
Invité à s'exprimer sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le Pr Boualem Saïdani a précisé que «l'heure est arrivée pour faire une évaluation du système LMD afin d'identifier les dysfonctionnements et les insuffisances».
Pour l'ex-recteur de l'Université de Béjaïa, le ministère de l'Enseignement supérieur a élaboré un projet de décret qui va redéfinir tous les concepts du LMD qui, selon lui, «n'était pas clair dans la tête de beaucoup de personnes, y compris celles appartenant à la communauté universitaire».
Il faut rappeler à juste titre que ce système LMD n'a pas cessé d'être critiqué par tous les responsables qui se sont succédé à la tête du département de l'enseignement supérieur. L'ex-ministre de l'Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, avait même annoncé que ce système «a provoqué un chaos dans l'Université algérienne», tout en imputant «la médiocrité qui règne au sein de l'université algérienne à ce système d'enseignement importé en bloc, instauré sans une étude poussée au préalable et sans adaptabilité aux spécificités de l'université algérienne».
Dans ses explications, l'invité de la rédaction est revenu sur la loi d'orietation, qui date de 1999 révisée en 2008 pour introduire le système LMD. Selon lui, «cette loi présente un certain nombre de dysfonctionnements, notamment l'absence d'un outil de gouvernance et la non-adoption des normes de qualité de formation au niveau de l'Université». Cette fois-ci «on devrait, plutôt, démarrer sur une vision pragmatique et une réforme de fond», a-t-il souligné. Ce qui ne marchait pas, c'était l'application de deux systèmes en parallèle : le LMD et le classique, et c'est «ce qui a donné lieu à une dilution de nos activités et un manque de visibilité par rapport à nos programmes d'enseignement», a-t-il noté.
Le Pr Saïdani ne manquera pas d'insister sur le fait que son département est décidé à «harmoniser les formations et les diplômes universitaires et surtout donner plus de visibilité à nos diplômes ».
Sur la même lancée, il dira «on voudrait renforcer également la relation université-entreprise, qui demeure très fragile, voire parfois inexistante, et revoir la carte de la formation universitaire», en précisant que le décret est en très bonne voie puisqu'il est déjà soumis à l'appréciation du gouvernement.
Ilhem Tir


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