Algérie

L'heure



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Réponse ? «Vous vous êtes trompés», a déclaré coach Vahid à l'issue de la qualification des Verts au 2e tour du Mondial brésilien.Se sentant mal-aimé, le sélectionneur national attendait ce moment, à savoir une qualification au second tour du Mondial, pour prendre sa revanche contre ceux qu'il considère comme étant ses «ennemis». Cela va à une certaine presse, à certains présidents de clubs en passant par d'anciens joueurs et des entraîneurs. Certes, il vient de réaliser quelque chose d'exceptionnel et il a le droit de savourer cette qualification historique à sa manière, mais il doit comprendre qu'un entraîneur de football ne peut pas échapper aux critiques. Le Bosnien est mieux placé pour savoir ce qu'a enduré Aimé Jacquet avant et pendant le Mondial 98. Il connaît assez bien l'ex-directeur de la rédaction du quotidien L'Equipe, Jérôme Bureau, qui avait déclaré qu'il allait démissionner de son poste si jamais le sélectionneur français remportait la Coupe du monde. Ce dernier a finalement offert à la France son premier et unique titre mondial. Mais après ce sacre, il n'a pas soufflé mot sur cette histoire. Un exemple dont devrait s'inspirer coach Vahid, qui doit comprendre qu'il ne pourra pas avoir tout le monde de son côté. Une victoire face à l'Allemagne le conforterait un peu plus surtout aux yeux des supporteurs, qui souhaitent le voir continuer l'aventure. Raouraoua, qui s'est empressé de faire appel aux services d'un nouvel entraîneur, à savoir Christian Gourcuff, sera certainement dans la gêne si le Bosnien parviendrait à passer l'écueil allemand. Il est quasiment certain que les supporteurs ne vont pas accepter son départ. De ce fait, on peut dire que cet Allemagne - Algérie est également le match du coach Vahid. Par ailleurs, le Bosnien s'est confié sur RMC concernant le match de demain, et s'est montré très soulagé. «C'était déjà déséquilibré au départ contre la Belgique et la Russie. Mais dans cette Coupe du monde, on ne sait jamais. Il y a des équipes qui sont déjà parties parce qu'elles pensaient la gagner avant de la jouer. Et quand vous voyez l'Italie, l'Angleterre, le Portugal, l'Espagne déjà éliminés... c'est exceptionnel d'être dans les 16 meilleures équipes», a-t-il déclaré. «Maintenant, on a le droit de perdre. Mais je disais encore ce matin qu'en 1982, une équipe algérienne a déjà battu une grande équipe d'Allemagne, alors pourquoi pas nous ' Si on perd, on va les féliciter parce qu'ils sont meilleurs et si on gagne, tout le monde va apprécier un peu plus cette équipe d'Algérie», a-t-il conclu.Le parcoursHalilhodzic, panache et revancheC'est le coach le plus explosif de ce Mondial: une fois l'Algérie qualifiée pour le second tour, il a exulté, fondu en larmes, avant de verser son acidité sur la presse algérienne. Crinière blanche inhabituellement en bataille, Halilhodzic a fait craquer les coutures de son costume anthracite, hurlant sa joie sur la pelouse de Curitiba, qui a envoyé les Fennecs dans le Top 16 mondial pour la première fois. Le Bosnien, âgé de 62 ans, coach à poigne, a ensuite enfoui son visage dans ses mains pour laisser couler ses larmes. Une scène qui rappelait ses pleurs de joie dans l'arène surchauffée de Blida, lorsque les Algériens s'étaient qualifiés pour ce Mondial. Après le bonheur partagé avec ses joueurs, est venu le temps de régler ses comptes avec une presse algérienne qui l'avait vertement critiqué, notamment après la CAN 2013. La revanche est un carburant. La cicatrice n'est pas encore refermée. En décembre 2009, Halilhodzic était le sélectionneur de la Côte d'Ivoire et à ce titre avait assisté au tirage au sort du Mondial-2010 au Cap. Mais il ne verra jamais la Coupe du monde en Afrique du Sud, débarqué sans ménagement après une Can ratée la même année. Le Mondial-2014 est donc son premier en tant que coach. Et le mystère plane pour l'avenir de celui qui est appelé "Wahid" par les fans, manière d'algérianiser son prénom. Trois mois avant ce rendez-vous, il avait refusé de renouveler son contrat expirant en juillet. Son remplacement par Christian Gourcuff, a même été évoqué. Les deux hommes se sont affrontés par médias interposés avant d'enterrer la hache de guerre début mai. Et évidemment, après cette qualification, à la question «avec cet exploit serez-vous encore le sélectionneur de l'Algérie après le Mondial», le Bosnien a lancé: «Je ne réponds pas à cette question». Ses commentaires cinglants, l'ancien attaquant de Velez Mostar, ne les réserve pas qu'aux journalistes. Ses joueurs goûtent parfois à des remarques servies brûlantes, à l'image de Feghouli. Avec l'Algérie, qui l'a engagé en juillet 2011, l'homme au regard perçant s'est rapidement heurté aux journalistes qui remettent régulièrement en cause ses choix et lui reprochent souvent son salaire exorbitant, gardant une affection pour son prédécesseur, Rabah Saâdane. Mais c'est bien le nom de Vahid qui restera dans l'histoire du foot algérien.La convoitiseDes offres à la pelle pour les VertsAprès le parcours héroïque de l'EN algérienne dans cette Coupe du monde, les joueurs sont désormais convoités de partout. Des recruteurs de différents clubs européens veulent s'assurer les services des joueurs algériens présents au Brésil, se disant être convaincus qu'ils (les joueurs) seront d'un grand apport. Outre les Slimani, Djabou, Feghouli et autre Brahimi, les deux défenseurs Djamel Mesbah et Rafik Halliche sont aussi convoités. Le premier est sur les tablettes de la formation française de Lille, selon Sky Sport Italia. Les responsables français auraient approché l'agent de l'ancien joueur du Milan AC, précise la même source. Pour Halliche, il aurait tapé dans l'?il du PAOK Salonique, deuxième du dernier Championnat grec, selon l'Equipe. A rappeler que Halliche est en fin de contrat avec l'Académica Coimbra. Mais il faut dire que les Verts ne veulent encore pas penser à leur avenir, estimant que le plus important est d'aller, d'abord, le plus loin possible dans cette Coupe du Monde.Les chancesMustapha Dahleb : «ça devient un vrai challenge pour l'Algérie»Mustapha Dahleb, l'un des meilleurs footballeurs algériens de tous les temps, a affirmé que les Verts sont devant un vrai challenge, et qu'ils seront, donc, condamnés à gagner ce samedi. L'ancien milieu de terrain du PSG et de l'équipe nationale dans les années 70-80, dira que «cela fait trois décennies qu'on attendait ce moment. Il faut féliciter toute l'équipe, joueurs et staff, qui ont été solidaires». Evoquant le parcours des Verts durant le premier tour, l'ex-international, dira qu'«après la défaite face à la Belgique, l'Algérie a fait le match qu'il fallait contre la Corée du Sud et a confirmé ensuite contre une solide équipe russe».




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