Algérie

L'hésitation vaccinale



Echec répété' Face à la 4e vague de la Covid-19, l'Algérie tente, de nouveau, la carte de la vaccination. Les autorités sanitaires refusent, pour le moment, un retour aux mesures contraignantes telles que le couvre-feu et le confinement. Elles en appellent à la conscience citoyenne pour un respect strict des gestes barrières et une intensification de la campagne de vaccination. Il a donc été décidé de relancer de plus belle cette fameuse campagne. Le secteur de l'éducation, grandement touché par le rebond épidémique, a transformé ses établissements scolaires en vaccinodromes. L'opération a débuté, dimanche dernier. Mais force est de constater que l'engouement n'est pas au rendez-vous. La majorité est restée quasiment vide. Pourtant, de grands moyens ont été mobilisés pour couvrir les milliers de centres ouverts à cet effet. Ce qui nous rappelle amèrement l'échec cuisant de l'opération du même genre, menée au mois d'août dernier. Prévisible, diront les observateurs, car on reprend la même «recette» et on recommence. Quasiment rien n'a changé depuis l'été dernier. Aucune mesure n'a été prise pour «inciter» le corps de l'Education nationale à sauter le pas de la vaccination. Les spécialistes ont plaidé son caractère obligatoire pour l'accès aux écoles, collèges et autres lycées. Des rumeurs ont circulé sur «l'officialisation» de cette mesure, elles sont restées au stade de bruits de couloir. Résultat des courses: des centaines de médecins et d'infirmiers, mobilisés presque pour rien. Ils se roulent les pouces en attendant d'hypothétiques candidats à la vaccination. N'a-t-on rien retenu du «désastre» du «big day»' Il est inconcevable de s'attendre à un autre résultat si rien n'a changé entre-temps. Or, ce n'est pas le cas actuellement et pas que dans le secteur de l'Education nationale. Certes, la vaccination est devenue obligatoire pour l'accès aux lieux culturels et les salles des fêtes. Mais cela reste insuffisant, du fait que la fréquentation de ces lieux est très limitée. De plus, il ne faut pas se voiler la face. Rares sont les contrôles qui sont exercés à l'entrée des endroits concernés par le pass sanitaire. La faute à l'absence de contrôles stricts de la part des autorités compétentes, mais surtout au cafouillage qui entoure ce fameux «pass». Beaucoup ne s'y retrouvent pas. «Est-ce la carte de vaccination qu'il faut contrôler ou le QR code'», s'interrogent les gérants de ces lieux publics. Ils ont reçu les instructions sans le mode... d'emploi. Même constat chez les personnes vaccinées. Mises à part celles qui ont l'intention de voyager, la plupart n'ont pas reçu leur fameux identifiant.La raison est simple: il y a toute une paperasse bureaucratique à fournir avant de pouvoir espérer l'obtenir. Certains ne savent même pas où ils doivent aller déposer leurs dossiers du fait qu'ils se sont fait vacciner dans des centres ambulants tels que les grandes surfaces ou les fameux bus. N'aurait il pas été plus simple de leur envoyer directement leur QR code par mail ou mettre en place un service en ligne pour que cette «corvée» se fasse en quelques clics' Cela aurait permis de donner une meilleure image, plus moderne et efficace, à cette campagne. Ce qui aurait certainement rassuré les indécis. En fait, c'est cette «assurance» qui fait défaut à cette campagne. On sent une certaine hésitation de la part des autorités dans la prise de décisions fermes en ce qui concerne l'obligation vaccinale. Un jour c'est: «On y va, le lendemain c'est: non! Jeudi dernier, le gouvernement a annoncé le passage en «mode» pass sanitaire. Une annonce qui s'est faite, à demi-mot, dans le communiqué annonçant la reconduction du dispositif actuel de protection et de prévention contre la pandémie de Covid-19. Depuis, rien n'a été officialisé. Aucun signe de la part des responsables n'est venu donner le ton. Le ministre de la Santé a effectué plusieurs sorties médiatiques. Il n'a pas évoqué cette décision, qui est, de l'avis de tous les experts, la seule à «booster» la campagne de vaccination.
D'ailleurs, on a pu le constater de par l'expérience des pays occidentaux. La France a, par exemple, connu un démarrage des plus poussifs pour sa campagne avant de vite assurer une bonne remontée dans la couverture vaccinale.
Le secret: l'annonce du président Macron de la généralisation du passeport vaccinal, le 12 juillet dernier. Cela a été un véritable coup d'accélérateur! Rien que pendant les 3 jours qui ont suivi, près de 3,2 millions de Français ont pris rendez-vous afin de recevoir leur première injection de vaccin, soit plus de 14% de ceux qui n'étaient pas encore vaccinés. Aujourd'hui, plus de 71% de sa population sont complètement vaccinés. Pourquoi alors hésitons-nous encore à prendre une décision qui s'impose d'elle-même'
Le temps presse, la menace d'un «tsunami» est imminente. On doit construire cette digue immunitaire, quoi qu'il nous en coûtera...


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