Algérie

L'héritage



Résumé : J'étais épuisée, mais Hacène était hors de danger. Je décidai alors de rentrer chez moi pour un moment. Mon fils Ratibe m'attendait. Il voulait avoir des nouvelles de son père ou, mieux encore, m'accompagner à l'hôpital.Je ne savais pas quoi répondre à ce jeune homme qui n'était pas tout à fait un adulte, mais plus du tout un enfant non plus.
- On verra, Ratibe. Si ton père n'est pas trop fatigué, tu pourras m'accompagner.
Après plusieurs hésitations et sur mon insistance, Ratibe se décida enfin à partir à l'école.
Il en était temps, car la matinée était déjà bien avancée, et moi, je devais retourner à l'hôpital.
J'ai pris une douche rapidement, puis, empilant quelques affaires de mon mari dans un sac, j'ai laissé la maison aux soins de ma mère, et suis retournée à l'hôpital.
Hacène allait beaucoup mieux. On l'avait affecté dans une chambre aérée et très confortable. Hormis ses multiples pansements et ses plâtres, il avait plutôt meilleure mine.
Il sourit faiblement en me voyant arriver :
- Mina. J'ai dû te faire passer un mauvais quart d'heure.
- Ça, tu peux le dire. Comment te sens-tu ce matin '
- Sonné comme quelqu'un qui vient de passer sous un tracteur. Les médecins m'ont bien pris en charge.
- Je l'espère bien.
- Je... J'ai un petit creux à l'estomac. Mina, j'ai faim.
- À la bonne heure. Je vais te chercher quelque chose à manger.
Quelques minutes plus tard, je ramenai un bouillon fumant et un jus de fruits.
Hacène avala quelques cuillères de bouillon puis repoussa ma cuillère.
- C'est bon, Mina, j'ai l'impression d'avaler du sable.
- C'est l'effet du sérum.
Veux-tu un peu de jus '
Il ingurgita quelques gouttes, puis afficha une moue :
- Ça suffit. C'est une véritable torture que de manger dans cet hôpital.
- Dans quelques jours tout rentrera dans l'ordre.
Il fit une grimace et me désigna son bras gauche :
- Je n'arrive même pas à le soulever.
- Je sais. Ce n'est pas gai, mais c'est comme ça, il faut du temps pour tout. Tes fractures finiront par cicatriser, mais tu devras être patient.
Je l'aidai à se rallonger et l'abordai :
- Ratibe était très inquiet ce matin.
- Tu as dis aux enfants que j'ai eu un accident '
- Ils le savent depuis la première minute, puisque nous étions tous à la maison quand la police est venue nous annoncer la nouvelle.
Il hocha la tête :
- Je ne sais pas ce qui s'est passé réellement. Je sais seulement que ma voiture a dérapé, puis j'ai vu un arbre qui arrivait à toute vitesse. J'ai senti une douleur à la tête puis plus rien, c'était le noir le plus total.
- Ne pense plus à tout ça, Hacène. Tu es en vie, et c'est ce qui compte. Tu devrais remercier la providence de t'en sortir ainsi. Cela aurait pu être pire.
- Oui, ça, tu peux le dire, Mina.
De sa main valide, il se mit à me caresser le visage puis les cheveux :
- Et je ne t'aurais plus jamais revue, Mina. Je n'aurais plus jamais revu ton visage. Tu es un ange, Mina.
Je lui embrassai les mains et l'aidai à s'allonger plus aisément en l'entourant de coussins :
- Essaye de dormir un peu maintenant. Cela te fera du bien.
Il ferma les yeux en hochant la tête. Les médicaments commençaient à faire leur effet. Hacène s'endormit et son souffle léger me rassura.
Je sortai sur la pointe des pieds de la chambre, pour aller retrouver les médecins qui s'étaient occupés de lui. Le diagnostic était rassurant. Hacène n'avait plus que ses fractures à traiter. C'était un miracle !

(À SUIVRE)
Y. H.
[email protected]
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