Algérie

L'héritage



Résumé : Mon mari venait d'avoir un accident. J'étais anéantie. Reprenant courage, je décidais de me rendre à l'hôpital. Hacène était "branché" dans la salle des soins intensifs.Je tremblais telle une feuille morte devant ce corps inerte et ce visage tuméfié. Puis, reprenant mon courage et puisant ma force dans la profondeur de ma personnalité, je redevins ce médecin qui voit tous les jours des malades à soigner et des blessés à rafistoler.
Non. Je ne dois pas être faible. Non, surtout pas dans un pareil moment. Reprenant mon bon sens, je me mis à examiner mon mari. Le dossier médical indiquait un traumatisme crânien non profond, plusieurs fractures et des hématomes sur tout le corps.
Hacène avait perdu beaucoup de sang. Une hémorragie interne était aussi à craindre mais, d'après les derniers examens radiologiques, rien n'a été détecté de ce côté-là.
L'espoir me revint. Hacène allait
survivre, j'en étais convaincue. On
dirait qu'une nouvelle force
venait de s'infiltrer à travers mes pores. Hacène, aussi faible qu'il était, m'envoyait par télépathie un signe d'encouragement.
Je pris sa main et me mis à la caresser et à l'embrasser. Hacène, mon mari, mon compagnon depuis de longues années. Hacène qui, depuis notre mariage, n'a jamais osé ni me contrarier ni me manquer de respect ou me maltraiter. J'avais eu la chance de tomber sur un mari modèle, qui ne me reprochait que ma générosité excessive envers autrui. Et c'est peut-être cette générosité aujourd'hui qui allait nous sauver.
J'adressai une prière muette à Dieu. Je le priai de nous aider à nous en sortir et à reprendre notre vie comme avant. Puis je me rappelai tout d'un coup que je devais en premier lieu rassurer mes parents et mes beaux-parents qui attendaient anxieusement le verdict.
Je ressortis de la salle des soins intensifs pour me diriger vers ma belle-mère qui pleurait en silence, soutenue par mon beau-père.
- Il s'en sortira, lançai-je, sans préambule.
Mon père me jeta un coup d'?il interrogateur.
- Il va s'en sortir, repris-je. Cela prendra un peu de temps, c'est sûr, mais nous allons, si Dieu le veut, le garder parmi nous.
- Es-ce que... Est-ce qu'il souffre beaucoup ' me demanda ma belle-mère entre deux sanglots.
Je m'affale sur une chaise avant de répondre :
- Pour le moment il est toujours inconscient. Mais dès qu'il reprendra connaissance, il ressentira quelques douleurs. Il a plusieurs fractures et des hématomes, mais ce qui m'inquiète le plus, c'est son traumatisme crânien. Il faut qu'il reprenne connaissance.
C'est à ce moment-là que nous pourrions juger de la gravité ou non de son état général.
Ma belle-mère essuie ses yeux rouges et se rassoit. Elle était abattue, à l'instar de nous tous. Nous gardons le silence un moment, puis je repris :
- Vous devriez aller vous reposer. Cela ne sert à rien que vous restiez ici ce soir. Je vais passer la nuit auprès de lui. S'il y a du neuf, je vous appellerai.
- Je reste avec toi, Mina, propose ma belle-mère.
Je levai les bras, impuissante :
- Je n'aimerais pas te contrarier, belle-maman, mais je sais que Hacène ne va pas reprendre connaissance avant de longues heures. Va dormir un peu et tâche de te calmer. Tout ce stress est mauvais pour ta santé.

(À SUIVRE)
Y. H.
[email protected]
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