Algérie

L'héritage



Résumé : J'avais promis d'aider cette bonne femme. Une fois remise de son mal, je lui ai proposé de travailler auprès de ma grand-mère Zahra, dans notre petit village. Elle parut enchantée.Nafissa avait le regard mouillé :
- Oh docteur, vous faites trop de choses pour moi. Je pensais que le monde n'était plus peuplé d'âmes aussi généreuses que la vôtre. Mais un problème se pose tout de même.
- Lequel '
- Mon mari.
- Ah !
- Vous savez, docteur, après tout, nous sommes toujours mariés, et c'est le père de mes enfants.
- Je comprends fort bien. Seulement je ne vois pas comment venir en aide à un ivrogne, repris de justice, qui fait prostituer sa femme.
Houria baisse les yeux.
- Je suis une pauvre créature, docteur. Je n'ai que le bon Dieu et vous pour me venir en aide. Je ne veux pas commettre le péché d'éloigner mes enfants de leur père. Ils sont encore bien jeunes pour comprendre certaines choses, et je ne veux pas avoir des remords pour le restant de mes jours, si jamais un malheur arrivait à mon homme.
- Quel malheur pire que celui qu'il a provoqué peut-il lui arriver ' m'exclamais-je, hors de moi.
En réalité, j'étais plutôt confiante. Si cette femme tenait à sa famille et à son mari après tout ce qu'elle avait subi, c'est qu'au fond elle n'était pas du tout mauvaise. J'étais rassurée.
Mais c'est d'un faux air indigné que je reprends :
- Je vais voir ce que je pourrai faire pour lui. Mais, avant cela, il faut qu'il passe me voir. Je veux savoir à qui j'ai affaire.
Nafissa revient dès le lendemain avec son mari. Il était d'apparence encore jeune et assez balaise. On devinait qu'il avait fait des efforts pour se rendre présentable et que sa barbe hirsute et mal rasée dénotait un sérieux manque de sommeil.
L'homme était mal à l'aise. Il se sentait en faute et baissait les yeux devant moi.
Je leur demandai de s'asseoir et pris mon temps pour détailler cet homme que je destinais déjà à travailler dans nos vergers. Eh oui ! J'avais pris les devants. Je savais que Nafissa allait me poser ce problème, donc j'avais déjà demandé à un de mes oncles de l'embaucher et de le surveiller de près.
Les paysans étaient rudes, et ceux qui travaillaient dans nos fermes sauront rudoyer ce bon à rien et l'obliger à reprendre goût à un travail dur mais honnête et bien payé.
Je regardais Nafissa qui souriait :
- C'est lui, docteur. C'est mon mari.
- Je vois. Mais apparemment il a avalé sa langue.
Nafissa le pousse du coude :
- Bonjour, docteu, balbutia-t-il
- Comment t'appelles-tu '
- Saïd. Pour vous servir, madame.

(À SUIVRE)
Y. H.
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