? L'hémorragie parmi le personnel médical et paramédical du secteur public s'accentue. Après les infirmiers, les sages-femmes, les aides-soignants, les médecins... c'est le tour aujourd'hui, des professeurs et des maîtres-assistants de quitter un navire qui sombre. L'information a circulé comme une traînée de poudre parmi le personnel médical et paramédical, à Oran.Un autre professeur compétent, chef de service de surcroït, vient de déposer sa démission. Il a finalement succombé à une offre irrécusabale d'une clinique privée. Il ne s'agit pas d'une exception, mais de nombreuses compétences du secteur public, et en particulier des hospitalo-universitaire qui cumulent des carrières de 15 à 25 ans dans le public, cèdent aux sirènes du secteur privé. Outre les salaires élevés, qui dépassent le plus souvent les 20 millions de centimes, l'environnement de travail dans les cliniques privées est qualifié de meilleur. Il faut dire que les conditions de travail dans les structures sanitaires ne cessent de se détériorer d'année en année. Certaines structures hospitalières peuvent être qualifiées de mouroirs et de nombreux médecins et paramédicaux, qui ont souffert pendant de longues années de remords de conscience causés par les gémissements incessants de malades abandonnés, sans presque aucun soins et aucune attention, fuient ces lieux de souffrance. Mais l'une des raisons principales qui poussent les ténors de la médecine du secteur public, à opter pour le privé est les disparités de traitement du régime de retraite qui pénalisent lourdement les professeurs de médecine et les maîtres-assistants. Les professeurs de médecine n'ont, en effet, droit après 50 ans de cotisations sociales qu'à 53% de leurs salaires contrairement aux autres fonctionnaires qui ont droit à 80% et jusqu'à 100 % pour les plus favorisés. La pension de retraite ne doit aucunement dépasser 10 fois le SMIG c'est-à-dire 18 millions de centimes. Mais ce seuil n'est pas appliqué aux hauts fonctionnaires soumis à un régime spécial de retraite avec de nombreuses largesses. Dans les hôpitaux publics, les démissions en cascade des maitres-assistants et des médecins résidents risquent, à moyen terme, de nuire à un système de santé déjà en pleine agonie. Certains médecins formés durant une quinzaine d'années dans nos universités et hôpitaux préfèrent une carrière de paramédical dans les hôpitaux canadiens, suisses ou français au lieu de poursuivre une carrière qui s'achèvera avec des remords. Dans les seuls hôpitaux français, ils sont plus de 15.000 médecins algériens à exercer. Il s'agit, toutefois, de statistiques non actualisées et le chiffre des médecins algériens, en Hexagonen serait en fait plus élevé. Selon le Conseil de l'Ordre des médecins, une vague de départs inédite touche les jeunes spécialistes notamment. L'Ordre des médecins fait porter la responsabilité de cette «hémorragie» aux pouvoirs publics.
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Posté Le : 29/01/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Sofiane M
Source : www.lequotidien-oran.com