L'habitat rural, tel que conçu et subventionné à coups de milliards pour le cube de béton, n'est pas adapté aux besoins et aux pratiques rurales, en tous cas pas dans la région steppique de Barika.
La maison rurale, qu'il faut, dit-on, chauffer en hiver et rafraîchir en été, rend le paysan « conditionné », mou et sujet aux rhumatismes et autres bobos. A Barika, il aurait fallu utiliser un matériau de proximité, la brique de boue dite « toba » (adobe), dont l'isolation thermique et acoustique est l'une des meilleures. Si on avait fait participer le fellah et sa famille à la construction de leur maison, on leur aurait procuré matière à plus de fierté. La construction avec la brique de boue, aujourd'hui abandonnée dans ces contrées, donne des gîtes vivaces, sans conditionnement, en harmonie avec la nature.Au lieu d'une réalisation monotone de maisons carrées ou rectangulaires, on pourrait assouplir les formes pour donner un merveilleux chef-d''uvre proche de leur culture. On a même pensé s'abstenir de la charpente de bois et du J'rid qui aujourd'hui reviennent très cher pour réaliser la toiture. Celle-ci sera exécutée avec de la brique de boue sous forme de coupole et voûte (sans coffrage). L'ensemble serait recouvert de chaux aérienne à l'extérieur et de plâtre à l'intérieur. Ainsi, nous obtiendrions un bâti qui respire, sans aucune nuisance, moins cher et plus efficace à long terme. Un proverbe local fait parler l'adobe : « Ghatili rassi ou khalini n'kassi », (couvre-moi la tête et laisse-moi pâtir).
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Posté Le : 05/05/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : a. dib
Source : www.elwatan.com