L'habit fait le moine

Les Algériens adoptent une nouvelle tendance de consommation qui prend forme lentement et sûrement. L'achat de vêtements au kilo s'étend peu à peu avec en parallèle une culture de location vestimentaire qui s'élargit.Il est évident que les contraintes budgétaires familiales en sont les premières causes et l'on ne se rend probablement que très peu compte qu'une révolution culturelle s'opère induite par l'entame d'un chambardement économique et social qui s'étale.
On ne croit pas si bien affirmer que les cultures sont contagieuses car le phénomène de la vente à la pesée des vêtements vient des Etats-Unis, pour ensuite se propager en France avant d'arriver chez nous.
Il ne s'agit pas du tout de l'effervescence d'une mode passagère, mais la creusée importante de nouveaux comportements d'un monde qui change en profondeur. Installée dans une durée permanente, la crise économique mondiale efface des repères pour en afficher d'autres et il n'est pas anodin que des grands distributeurs vestimentaires de réputation internationale disparaissent pour que les faces des capitales de renommée adoptent des visages nouveaux.
Ce faisant et mine de rien, la mue en marche va lézarder le contenu des cartes postales pour aller même jusqu'à imposer d'autres aperçus urbanistiques.
Les rues et les avenues en changeant de façades par les cultures naissantes et par le réel bouleversement des comportements attestent que le siècle a changé.
On imagine par exemple ce que sera la ville universelle de Paris sans les Galeries Lafayette et ses petits frères Hamaïe, GAP, GO, H&M et d'autres encore présents dans l'esprit de nombreuses générations. Leurs disparitions feront changer les pas et les directions pour attester que les temps ont bien été travestis.
La vente des vêtements se fait à la pesée et a changé de forme, mais à la vérité ce sont les vendeurs et les acheteurs qui voient leurs profils se transformer. La véritable révolution envahissante prouve, contrairement à l'idée reçue, que l'habit fait bien le moine.