L'extrême droite française exploite le Mondial 2014 pour dénigrer l'Algérie

La participation de l'équipe nationale de football d'Algérie au Mondial 2014 a été un événement que l'extrême droite en France et certains internautes ont tenté, par la manipulation et les contrevérités, de diaboliser tout ce qui est algérien. La volonté de déformer l'image du peuple algérien était grande. Les manipulations et les mensonges utilisés à cet effet sont grotesques. La machine a été mise en marche à la veille du match Algérie-Belgique, remporté par la seconde mardi 17 juin. Dans les milieux de l'extrême droite en France, il y a eu volonté de provoquer la panique chez le peuple français, lui prédisant le pire.Le pire dans le cadre de cette campagne de manipulation était de prédire des débordements énormes à Paris, spécialement dans le quartier Barbès, avec comme éventualité que toute la France soit gagnée par une vague de saccages que les supporters algériens commettraient à la fin du match sur le sol français.Ainsi, le Bloc identitaire a collé des affiches à la station de métro Barbès (quartier du 18e arrondissement de Paris à forte population issue de l'immigration maghrébine), assorti d'un commentaire sur son site : «À chaque match de l'équipe d'Algérie, Barbès est le théâtre de rassemblements haineux, provocateurs et anti-français de milliers de supporters algériens», note le journal français «Le Monde», dénonçant cette campagne de manipulation.Et quelques minutes avant le match, sur les réseaux sociaux, nombreux étaient les militants à promettre, voire espérer, ces troubles. Hélas pour eux, il ne s'est rien produit de notable, ajoute ce journal.Les auteurs de cette campagne qui ont été déçus du fait que le calme ait été la seule suite donnée au match Algérie-Belgique ont carrément, et après des appels à la haine, fait dans la manipulation et le trucage.«Un tweet publié par Franck Guiot, très lié aux cercles de l'UNI (union nationale interuniversitaire, mouvement étudiant de droite, proche de l'UMP, mais aux positions plus radicales), et très relayé : Tweet publié en début de soirée mardi. L'immeuble est en fait situé à Alger, et non à Barbès», écrit le journal français «Le Monde» qui a publié la photo d'un immeuble présenté comme se trouvant à Paris alors qu'il se trouve à Alger. Les balcons de cet immeuble sont ornés de l'emblème national algérien.«Mais, dans sa précipitation, M. Guiot a omis un détail : sur la photo, on aperçoit un nom, «César Cherchell». Il suffit en réalité de chercher l'image pour comprendre qu'elle ne vient absolument pas de Barbès à Paris, mais... d'Algérie. «L'image est par exemple citée sur ce compte Flickr de clichés d'Algérie», écrit encore «Le Monde».L'image, bien que dénoncée par de nombreux internautes comme fausse, a continué de prospérer, diffusée à nouveau par des militants de même obédience, dénonce ce journal.Les scooters renversés en novembre 2013 pour? le mondial 2014Ce trucage n'est pas le seul du genre pratiqué. Premier exemple de «fake» ou manipulation, donc. Mais loin d'être le dernier. Un autre internaute a ainsi posté, dès le lendemain matin, un autre cliché de «violences» supposées s'être produites dans la nuit : image présentée comme issue de troubles post-match, et qui date en réalité de 2013.Scooters et poubelles renversées, typiques de débordements ' Sans doute, mais pas mardi 17 juin à Barbès. Il suffit de chercher un peu pour retrouver le même cliché cité sur un blog en novembre 2013. On peut en trouver plusieurs, notamment sur des sites d'extrême droite étrangers. Elle semble dater de la qualification de l'Algérie, note encore le journal «Le Monde». «Les voitures brûlées à Bordeaux»Et les manipulations ont continué. Autre ville, autre dénonciation : à Bordeaux, quartier de la Victoire, des supporters algériens auraient brûlé des voitures, selon un autre internaute, qui se dit proche des Identitaires.Nouvel exemple de manipulation : une photo date en fait de la semaine précédente, montrant des voitures brûlées. Nouvel exemple de manipulation : la photo date en fait de la semaine précédente. C'est-à-dire avant la tenue du match Algérie-Belgique. Les auteurs de cette manipulation ont voulu faire croire que ces voitures ont été brûlées par des supporters algériens. Ce qui est faux également. Et cette fois, ce sont les journalistes de «Sud-Ouest Bordeaux» qui se chargent de le préciser.La manipulation qui a commencé avant le match s'est poursuivie après le match. Le but de cette campagne mensongère : provoquer la haine des Français contre les Algériens.