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L'extrême droite au centre du jeu



L'extrême droite au centre du jeu
Marine Le Pen, arbitre ou tête d'affiche des régionales françaises'A un peu plus d'un mois du scrutin, tous les sondages prédisent à Marine Le Pen, présidente du Front national (FN), la victoire en décembre dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie où elle se présente.L'extrême droite s'est imposée au coeur du jeu politique à l'approche d'élections régionales en France et pourrait signer, lors de cet ultime test avant la présidentielle de 2017, un succès sans précédent que les partis traditionnels paraissent démunis à empêcher. Au sud, le FN pourrait ainsi remporter Provence-Alpes-Côte d'Azur. Sa tête de liste, Marion Maréchal-Le Pen, nièce de Marine, y est au coude-à-coude avec la droite. De tels résultats seraient inédits en France: l'extrême droite, à la tête d'une dizaine de villes, n'a jamais gagné de région.Pour le politologue Philippe Braud, la conquête du Nord serait «un atout» pour Marine Le Pen en vue de 2017 «car cela lui donnerait une visibilité énorme: la présidentielle est proche, elle n'aura pas le temps d'échouer» dans l'exercice nouveau pour elle de la gestion d'une région. Avec un discours nationaliste musclé dénonçant les «diktats» de l'Union européenne ou la «submersion migratoire», le FN surfe sur un chômage massif (3,5 millions de personnes) et les peurs d'une partie de la société. «Pendant des années, les autres partis lui ont laissé un espace vide. Ils ont sous-estimé les questions d'identité», analyse M. Braud. «A un moment, ils ont perdu le contact avec une minorité importante des Français», lui permettant de s'afficher «hors système». Il peut aussi s'alimenter du réveil de la menace terroriste. «La France est entrée en «islamo-psychose» depuis les attentats de janvier (Ndlr, 17 morts à Paris)», estime Thomas Guénolé, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris. La vigueur du FN met sous pression le Parti socialiste (PS) au pouvoir à Paris, plombé par l'impopularité du président François Hollande et les divisions de la gauche. Elle embarrasse aussi Les Républicains (LR) de Nicolas Sarkozy, l'opposition de droite tournée vers la reconquête de l'Elysée en 2017, qui hésite entre surenchère populiste et recentrage pour se poser en «rempart» face à l'extrême droite. Le PS, battu à chaque scrutin depuis l'élection de M. Hollande en 2012, se prépare à un nouveau revers aux régionales, qui pourrait pousser le chef de l'Etat à remanier son gouvernement avec l'espoir de préserver ses ambitions de briguer un second mandat en 2017. Cette défaite attendue se double d'un casse-tête: quelle attitude adopter dans les régions à portée de main du FN' Les dirigeants du parti ont renvoyé lundi leur réponse après le 6 décembre, date du premier tour. Leurs appels à l'unité à gauche (socialistes, écologistes, communistes, gauche radicale) sont restés vains et, au regard des sondages, un tel rassemblement n'apparaît pas en mesure de leur permettre de conserver le pouvoir dans le Nord comme en Provence. Le maintien du PS au second tour, face à la droite et au FN, risque de favoriser ce dernier. Un désistement «républicain» en faveur de la droite ferait disparaître les élus socialistes dans les régions concernées. «Aider la droite ou favoriser le FN»: signe d'une fébrilité ambiante, la mise en balance des deux options samedi par le quotidien Le Monde (centre-gauche) a ulcéré le numéro un du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui a dénoncé une volonté de «faire la peau» au parti. «Le Front républicain est contre productif et donne du grain à moudre au FN qui peut dire: «ils sont tous pareils», estime Philippe Braud, jugeant «préférable pour la gauche de refuser d'appeler à voter à droite, quitte à voir le FN remporter une ou deux régions». Pour les socialistes, faire barrage à Marine Le Pen ou sa nièce en soutenant au second tour leurs adversaires Les Républicains est d'autant plus dur à envisager que ces derniers affichent un profil très à droite. En Provence, le candidat socialiste Christophe Castaner ne voit ainsi qu'une «feuille de papier à cigarettes» entre Marion Maréchal-Le Pen et Christian Estrosi, tête d'affiche LR, qui avait brandi après les attentats de Paris la menace d'une «cinquième colonne» islamiste en France.




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