Algérie

L'extradition du Golden Boy n'est pas immédiate



L'extradition du Golden Boy n'est pas immédiate
Suspense : Moumen Rafik Khalifa sera extradé vers l'Algérie s'il ne dépose pas de recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme, a précisé, hier, Tayeb Louh, ministre de la Justice, en marge des travaux de l'APN.Poursuivi par la justice algérienne et française pour "banqueroute" et "détournement de fonds", Rafik Khalifa s'est vu refuser, le 3 décembre dernier, son pourvoi en cassation interjeté auprès de la Cour suprême britannique et devait, de ce fait, être extradé dans les 28 jours qui font suite à cette date. "Khalifa a épuisé tous ses recours au Royaume-Uni", a annoncé, lundi, le ministère de l'Intérieur britannique. "En Grande-Bretagne, les juges sont très respectueux des formes et des lois. Khalifa a épuisé tous ses recours et donc, il doit être extradé. D'autant que les faits qui lui sont reprochés en Algérie ne sont pas punissables de peine de mort", nous a déclaré, hier, Yahia Bouamama, bâtonnier de l'Ordre des avocats, regroupant la cour de Blida et celle de Chlef. Seulement, son extradition n'est pas uniquement demandée par l'Algérie, mais réclamée aussi par la France qui prépare un procès autour de la vente dans des conditions douteuses de plusieurs véhicules de luxe, la villa de Cannes achetée par Khalifa Airways et la ré- immatriculation de trois avions de cette compagnie aérienne, d'une valeur de 1,7 million d'euros. L'extradition de Moumen Khalifa dans un premier temps en France, qui le juge et l'envoie ensuite en Algérie, est un scénario tout à fait possible, selon cet avocat. Même si l'accusé doit être, en principe, extradé vers le pays qui a formulé la demande en premier.Avec cette précision : "Nul ne peut être jugé pour les mêmes faits deux fois, ni dans un même pays ni dans deux pays différents. C'est un principe de loi qui est admis. Mais il peut l'être pour des conséquences qui en découlent", indique maître Bouamama. Même si les autorités algériennes demeurent sceptiques quant à son extradition immédiate, des procédures pour l'accueillir ont été d'ores et déjà entamées, à en croire Tayeb Louh. En Algérie, Moumen Rafik Khalifa a été déjà condamné par contumace. Toutefois, en matière criminelle, les autorités judiciaires ne sont pas astreintes par un délai. Dès son arrivée, il pourra faire opposition au jugement dont il a fait l'objet. Ce qui lui ouvre droit à un autre procès, nous explique le bâtonnier de Blida. "Il peut aussi renoncer à faire opposition, et, dans ce cas, le jugement deviendra définitif, mais à mon avis, c'est une hypothèse à écarter."Donc, l'extradition de Khalifa Rafik aboutira à l'ouverture d'un nouveau procès dans lequel il sera jugé seul. Les personnes impliquées dans cette affaire, qui ont été condamnées et ayant purgé leurs peines, se présenteront à la barre en qualité de témoins. Cela sera le cas également pour tous les condamnés par contumace, à l'exemple de l'épouse de Khalifa, ou encore de Keramane. À son tour, le Golden Boy se présentera devant le juge qui l'auditionnera dans le cadre du réexamen par le tribunal près la cour de Blida de l'affaire à la suite de l'acceptation par la Cour suprême algérienne des pourvois en cassation introduits par la défense et le ministère public concernant la banque Khalifa.L'audience, qui était fixée au 2 avril dernier, a été reportée à une date non précisée. "Le procès Khalifa Banque a été vidé de son essence. La probable présence de Golden Boy nous éclairera certainement sur certaines zones d'ombre. Il viendra à la barre dans ce cadre, mais il aura aussi son propre procès dès qu'il fera opposition au jugement prononcé par contumace", affirme le bâtonnier de Blida. En mars 2007, le tribunal criminel près la cour de Blida avait prononcé des peines d'un an à 20 ans de prison et une cinquantaine de relaxes et décidé d'un mandat de dépôt à l'audience contre certains accusés qui avaient comparu librement. L'extradition de Moumen Khalifa ? arrêté en mars 2003 à Londres ? était suspendue, jusqu'à il y a quelques jours, au verdict de la Cour suprême (High Court) de la Grande-Bretagne. C'est une chose faite aujourd'hui.N. HNomAdresse email




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