Algérie

L'extradition d'al Mahmoudi à Tripoli va à l'encontre des conventions internationales (forces politiques tunisiennes)


L'extradition d'al Mahmoudi à Tripoli va à l'encontre des conventions internationales (forces politiques tunisiennes)
L'extradition de l'ancien responsable libyen al Mahmoudi al Baghdadi en Libye a suscité nombre de réactions au sein des milieux politiques tunisiens qui l'ont dénoncée, estimant qu'elle était "en contradiction" avec les conventions internationales.
Le président Moncef Marzouqi a qualifié la signature par le chef du gouvernement de la décision d'extradition de "violation flagrante" des engagements internationaux de la Tunisie alors que les membres de l'Assemblée constituante ont appelé à réexaminer la question, considérant que le "gouvernement a outrepassé ses prérogatives".
Le parti du Congrès pour la République a souligné que la crise actuelle a été provoquée par l'extradition d'al Mahmoudi al Baghdadi "sans consultation ni approbation du président de la République".
Il a fait part également de son rejet "catégorique" des décisions unilatérales et de la violation du principe de consensus autour duquel a été établie la coalition, appelant le chef du gouvernement a respecter les "engagements" de sa formation politique à l'égard des partenaires de la coalition au pouvoir. Il a aussi demandé à faire toute la lumière sur les circonstances qui ont entouré cette extradition.
Le parti du Forum démocratique pour le travail et les libertés, membre de la coalition, a appelé, quant à lui, les parties au pouvoir à "davantage de coordination, de cohésion et de solidarité pour le respect des missions des institutions de l'Etat", estimant nécessaire de "placer" l'objectif du processus de transition au-dessus de toute considération.
Le parti républicain tunisien (opposition) a demandé pour sa part, au gouvernement transitoire de lever le voile sur les conditions qui ont entouré l'opération d'extradition, qualifiant celle-ci de "démarche hâtive et illégale allant à l'encontre des positions des forces nationales tunisiennes".
Il a estimé que la décision d'extradition a porté atteinte à la présidence de la république qui a "influé négativement sur sa crédibilité auprès du peuple tunisien".
Le mouvement Echaab a exprimé, lui, son étonnement à l'égard de l'acte délibéré du gouvernement et son "non-respect" des dispositions de la loi qui énoncent "la consultation entre les trois présidences (assemblée constituante, gouvernement et présidence de la république).
Le mouvement des unionistes libres a dénoncé d'autre part, l'opération d'extradition d'al Baghdadi, la qualifiant d'"impertinente ne servant ni l'intérêt ni l'image de la Tunisie de la révolution".
Le mouvement Al Fadhila a, lui, exprimé son "grand étonnement" à l'égard de cette mesure, précisant que ce faisant, le gouvernement a "transgressé les droits de l'homme, les chartes et usages internationaux". Il a estimé que le gouvernement aurait du "attendre l'élection d'une autorité légitime et le retour de la stabilité en Libye pour procéder ensuite à l'extradition".
De son côté, le parti de l'union populaire a condamné "avec force cette décision unilatérale" sur la remise d'al Mahmoudi al Baghdadi à ceux qu'il qualifie de "simples entités en Libye".
Considérant cette décision comme une "violation flagrante", le parti dit la rejeter et estime qu'il s'agit là d'une "contradiction totale avec les principes des droits de l'homme et des chartes internationales".
De son côté, le mouvement islamique Ennahdha estime que le "différend" entre la présidence de la république et le gouvernement résidait dans "les conditions d'extradition" et non dans le principe de la décision elle-même car, a-t-il ajouté, celle-ci ayant déjà fait l'objet d'un accord.
Ennahdha a déclaré veiller au respect de la position et du statut du chef de l'Etat ainsi que de son rôle dans le succès de la coalition qui constitue, selon la formation d'al Ghannouchi, "la base essentielle pour la réussite de la transition démocratique dans le pays".
Le mouvement a indiqué que l'extradition d'al Baghdadi a fait suite à une "décision judiciaire indépendante" prise par les tribunaux tunisiens et approuvée par "le conseil des ministres".
A ce propos, le porte-parole du gouvernement tunisien, Samir Dilou, a affirmé que l'extradition de l'ancien chef du gouvernement libyen répondait à toutes les conditions juridiques, ajoutant qu'elle a été portée à la connaissance du président Moncef Marzouqi. Il a nié l'existence de différend entre la présidence de la république, le gouvernement et l'Assemblée constituante.
Al Mahmoudi al Baghdadi, 67 ans, était emprisonné dans le sud de Tunis depuis le 21 septembre 2011 après son entrée illégale en territoire tunisien.
Les autorités libyennes avaient demandé par deux fois au gouvernement tunisien l'extradition d'al Mahmoudi, accusé de détournement de deniers publics durant le règne du colonel El Gueddafi.
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