Algérie

L'exportation, un secteur qui se cherche encore



Le manque de professionnalisme, l'ignorance des dispositifs d'appui à cette activité, les procédures administratives pas très encourageantes et la non-maîtrise des règles internationales d'exportation font de ce secteur le parent pauvre de notre économie. De l'autre côté, l'importation se porte bien et occupe, sans contexte une place plus confortable. A cause de ces facteurs et bien d'autres, l'exportation hors hydrocarbures ne trouve pas le déclic qui la fera monter à la surface. Dernière mauvaise nouvelle, les exportations hors hydrocarbures ont baissé cette année de 2,65% par rapport à la même période de l'année 2006. Les chiffres communiqués par l'Algex montrent clairement cette régression, 965,02 millions de dollars durant les 9 derniers mois de 2007 contre 995,4 millions de dollars en 2006. Entre professionnels et administration, la relation n'est pas établie véritablement jusqu'à présent et pour cause la communication fait encore défaut. On a beau le clamer, haut et fort, chaque fois qu'une rencontre ou séminaire est organisé sur cette activité, le problème demeure entier pour les professionnels. L'administration peine à faire passer son message. Aujourd'hui, les deux parties vont se rencontrer pour parler de cette activité à l'occasion de la journée de l'exportation, initiée par le ministère du Commerce. Une situation d'urgence s'est imposée et nécessite un débat et une concertation entre les deux parties pour le développement de cette activité. Les participants auront un droit de regard sur toutes les nouveautés et les dispositifs mis en place pour encourager l'exportation. L'on annonce, d'ores et déjà, un changement de main concernant la procédure administrative. Selon les dernières déclarations du ministre du Commerce, c'est l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur (Algex) qui sera chargée de gérer le dispositif à l'exportation. Cette entreprise s'occupera, à la place des exportateurs, de toutes les procédures et démarches nécessaires à l'exportation de tous les produits hors hydrocarbures. Un pas en avant mais qui reste insuffisant face aux revendications des professionnels, cités par l'APS, qui réclament la professionnalisation de l'acte d'exporter les produits de l'agriculture et la mise à niveau des producteurs et entreprises de conditionnement et de transport en toute urgence pour se mettre aux normes internationales. Ils demandent également un soutien public à la production et un soutien plus renforcé du fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE). «Il est urgent de réactiver les centres d'appui technique» qui, selon les déclarations des professionnels, «sont les mieux adaptés pour encadrer les exportateurs. Il faudra, par ailleurs, ont-ils ajouté, développer d'autres centres spécialisés au niveau de toute la chaîne accompagnant les exportations. Pour le directeur général d'Algex, l'Algérie ne profite pas assez des accords de libre échange conclus avec plusieurs pays ou blocs qui ouvrent leurs marchés aux produits algériens car ces produits ne répondent pas aux normes internationales. Dans un entretien à l'APS, le même responsable souligne que «plusieurs accords ont été conclus par l'Algérie avec des blocs ou des pays qui ouvrent leurs marchés aux produits algériens mais l'Algérie n'en profite pas suffisamment à cause, notamment, de l'état de son industrie qui ne permet pas de profiter des avantages tarifaires et non tarifaires offerts». Il soulève, dans ce cadre, la difficulté de placer les produits industriels malgré les possibilités existantes et notamment avec l'opération de mise à niveau du programme MEDA et la mise aux normes et de certification biologique. Le retour aux normes permettra, en effet, d'enlever l'étiquette collée au produit algérien et qui se résume selon le directeur d'Algex «le potentiel à l'exportation existe en terme de disponibilité mais pas toujours en terme de standards, de qualité et d'emballage».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)