L'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avait vu juste en mettant en garde contre le risque d'extension du conflit syrien à l'ensemble du Proche-Orient. Attention ! disait-il au tout début d'une mission de médiation à laquelle il a fini par renoncer, «ce n'est pas seulement la Syrie qui est menacée d'implosion, mais c'est la région dans son ensemble qui est menacée d'explosion». Tout est alors parti très vite, et peut-être même plus vite que prévu, car le conflit s'étend et la mise en garde de Kofi Annan se vérifie pleinement. L'implosion de la Syrie ' Elle est en cours malheureusement. L'explosion de la région '
Peut-être pas autant, mais la situation demeure inquiétante et dans cette descente aux enfers, le Liban apparaît comme le maillon faible.
Une telle situation réveille les vieux antagonismes, là où justement le Liban a payé le prix le plus élevé avec quinze années de guerre civile qui ont mis fin à sa mosaïque, éloigné les communautés les unes des autres et rappelé que la peur et la méfiance sont les sentiments les plus partagés. Ce que la ville septentrionale de Tripoli vit depuis quelques semaines en est la preuve, avec des anti et des pro-Assad, comme ils sont désignés. Normal, pourrait-on dire, que cela ait lieu en Syrie, mais cela se passe au Liban, un pays qui n'en avait pas besoin et qui a vécu toutes les formes de guerre civile, voire des guerres pour être plus près de la réalité. C'est pourquoi, constate-t-on, même si les milices ont disparu, la réalité demeure tenace, la population vivant l'arme au pied.
Pour éviter que le conflit se déplace au Liban ou encore aider à la chute du régime syrien. Trente années de présence syrienne au Liban n'ont pas laissé que de bons souvenirs.
Même avec la Turquie, la situation est d'une extrême précarité, les autorités syriennes étant accusées d'avoir ouvert le champ aux mouvements kurdes. Ces derniers ne sont pas seulement actifs le long de la frontière commune, le retrait de l'armée et de l'administration syriennes étant vécu comme une libération, mais ils sont accusés d'avoir fait jonction, du moins, et d'avoir apporté leur aide au mouvement autonomiste PKK, autrement dit leur pire ennemi. Une espèce de guerre par procuration, comme en a parlé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Il n'est donc pas inapproprié d'établir un lien entre cette situation tout à fait nouvelle dont les Turcs ne paraissent pas surpris, sauf peut-être par son intensité, et celle que vit la Turquie. Accrochages et attentats se multiplient.
La Jordanie tente, quant à elle, de s'en préserver, tout comme l'Irak, autre pays voisin dont la frontière commune était déjà sous haute surveillance ces dernières années. Il reste entendu que pour les pays ainsi touchés, la Syrie est le seul coupable. Ce qui, paradoxalement témoigne de leur propre faiblesse. Un signe et c'est l'explosion. Kofi Annan avait vu juste, cependant, il n'a pas tout dit. Mais avait-il réellement besoin de le faire '
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Posté Le : 25/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohammed Larbi
Source : www.elwatan.com