Algérie

L'exploration de la douleur à travers le temps



L'exploration de la douleur à travers le temps
Le magnifique village de Tabourt, dans la commune d'Ifigha, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, accueille, depuis mardi dernier, toute l'équipe de tournage d'un long métrage de fiction de 90 minutes intitulé Les Ramiers blancs, dont le titre de légende est Asmi hedren ledhyur (Au temps où les oiseaux parlaient).Le scénario de ce film d'expression kabyle est écrit par le réalisateur Ali Mouzaoui qui dira beaucoup de bien du village : «C'est un village bien organisé et des habitants dignes, manifestant une hospitalité particulière et qui ont le souci de leur propre culture.» Dans la cour d'une vieille maison, deux acteurs, Mohand Ouchabane, héros du film La Colline oubliée et Hadjira Oubachir, poétesse et ancienne productrice à la Chaîne 2, jouaient une séquence du film. Le réalisateur ne laisse rien au hasard : les gestes, le son, la clarté de l'image, l'émotion, etc.Pour Ali Mouzaoui, le synopsis du film évoque «l'exploration de la douleur à travers le temps. Malheureusement, le temps coule lentement quand on a mal. Un couple, Mohand Ouamar (Mohand Ouchabane) et Ouiza (Hadjira Oubachir), attend le fils, Moussa, qui ne rentre pas à la maison à l'indépendance. Le père part à la recherche de son fils. De fil en aiguille, il retrouve sa trace à Aïn Sefra, où il apprend la mort héroïque de son fils».Le premier coup de manivelle de ce film a été donné au début du mois d'août dernier. Le film a traversé plusieurs villages de Kabylie, à Larbaâ Nath Irathen, Yakouren, Tigzirt, Aourir (Ifigha) et la semaine dernière le village de Tabourt. Ce projet de film dédié au thème de la guerre de Libération nationale ne se focalise par sur les faits d'armes qui ne constituent qu'une toile de fond, mais sur l'après-guerre et ses douleurs de ne pas voir revenir un être cher. L'attente et la douleur font plus mal lorsque d'autres fêtaient l'indépendance. Le long métrage Les ramiers blancs explore la tragédie de la douleur dans l'attente d'un être cher qui, comme beaucoup d'autres de ses frères d'armes, ne reviendra jamais.Ali Mouzaoui, fervent producteur de cinéma, nous dira à ce propos : «Il y a des films, mais si je dois parler de films kabyles, il y a un réajustement auquel il faut penser à mettre dans les esprits et comprendre que le cinéma kabyle n'est pas dans la langue kabyle, il est dans la traduction des éléments culturels qui fondent notre particularité.Il y a des réactions à la mort qui sont propres à nous, et des réactions à l'amour qui nous caractérisent également des autres.» Les héros du film, Mohand Ouchabane, Hadjira Oubachir, Dahmane Idrous, Ines Loukab, Liman Nabil, Boubekeur Chorfi, etc., sont des personnages ordinaires mais héroïques en termes de sacrifice dans une histoire douloureuse et émotionnelle. Le film Les ramiers blancs sortira en avril 2017. «Je voudrais qu'Imazighen fêtent le 20 avril avec ce film qui sera projeté simultanément dans quatre ou cinq salles. Jusque-là, j'ai encore beaucoup de temps pour le terminer», conclut Ali Mouzaoui.


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