Algérie

L? Exploitation des enfants en débat à Guelma



Vide juridique pour enfance volée Pour le savoir, il a fallu qu?une ONG belge se penche sur le problème de nos enfants-ouvriers et fasse ressortir le chiffre honteux de 1,8 million de travailleurs mineurs dans notre pays. La journée d?information et de sensibilisation, qui s?est tenue jeudi dernier au niveau du centre de loisirs scientifiques de la ville de Guelma, et ayant pour thème « l?exploitation des enfants au travail en Algérie », a révélé un point crucial : le code pénal algérien ne mentionne nulle part ce cas. Mais encore, l?absence de statistiques, d?études sociologiques ou même d?enquêtes réalisées par des Algériens ciblant ce thème, ne permettrait d?aborder ce sujet que d?une manière superficielle. Néanmoins, une organisation non gouvernementale belge s?est penchée sur le sujet, thème de la première intervention de la cellule d?écoute et de prévention, chapeautée par le CIAJ et la direction de la jeunesse et des sports. Une intervenante dira, en substance, qu?au niveau des pays arabes, 5,4 millions d?enfants sont exploités au travail. Le Maghreb arabe est en pole position avec 2,6 millions. Quant à l?Algérie, selon l?oratrice, 1,8 million d?enfants travaillent dans des conditions pénibles. Les 6 à 13 ans représentent la tranche d?âge la plus touchée par ce fléau ; 28 % d?entre eux auraient moins de 15 ans. Les plus démunis, et en particulier les orphelins, sont une cible de choix pour ceux qui les exploitent. Nous noterons également que cette enquête belge a concerné huit wilayas du centre algérien, à savoir Alger, Blida, Tizi Ouzou, Aïn Defla, Bejaïa, Boumerdes, Bouira et Tipaza. Sur un échantillon de 3 000 enfants, dont l?âge varie entre 4 et 16 ans, la plupart vendent des cigarettes, sont bergers, et dans le pire des cas sont exploités dans le trafic de drogue et la prostitution, toujours selon la conférencière, et constituent 77% de garçons et 23% de filles. Les représentants de l?inspection du travail de la wilaya de Guelma ne l?entendent pas de cette oreille, et contesteront en bloc ce que la cellule d?écoute et de prévention a présenté. Pourtant, ils confirmeront que le travail au noir existe bel et bien à Guelma, à l?instar des autres régions. Leur intervention sur le terrain a permis récemment de dresser plusieurs PV d?infraction à la réglementation, notamment dans le transport urbain, le bâtiment, et autres commerces à Guelma ; le cas d?entreprises employant des jeunes mineurs sans contrat a également été mis au grand jour. A titre informatif, sur les 96 employés en situation illégale, par rapport à leur employeur, 5 procès-verbaux ont été dressés pour des cas d?enfants de moins de 16 ans. La représentante de la police judiciaire section mineurs de la wilaya de Guelma, annoncera aux auditeurs qu?il existe un vide juridique dans le code de procédure pénale concernant le travail des enfants, et qu?à ce titre, la police ne peut intervenir à la vue d?enfants exerçant une activité lucrative (étals de cigarettes et autres), très souvent avec le consentement de leurs parents. Cependant, l?occupation des trottoirs et autres voies publiques est formellement interdite pour ce genre d?activités. Il en ressortira, suite au débat, que les hautes instances du pays doivent, dans l?immédiat, diligenter une enquête nationale sur l?exploitation des enfants, sous toutes ses formes, basée sur un travail collégial, où toutes les forces vives de la nation apporteront tous les éclaircissements pour dégager une stratégie nationale de lutte efficace et sortir des stéréotypes habituels.


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