Algérie

L'explication belge des Canadiens aux Algériens



La crise de la pomme de terre s'internationalise: ellen'implique plus un ministre qui cultive des chiffres, des Hollandais malins,des importateurs ou des fellahs assis sur des terres assises, mais déjà un paystiers, le Canada. Partie prenante et agissante de la crise d'Etat alimentairequi prévaut au pays des statistiques, l'ambassade du Canada accompagnedésormais le processus de mastication avec des discours de défense dignes d'unevente à la criée d'horloges parlantes aux premières tribus rencontrées enAustralie.A juste titre, certains de nos confrères ont déjà tiré laconclusion que l'Algérie devrait songer à importer des parlementaires canadiensqui ont dénoncé le scandale de la vente de pomme de terre malade dans leurpropre pays, à la place des nôtres qui ne l'ont pas fait chez nous. Cela nepouvait cependant clore le dossier sur ce simple constat. L'ambassade du Canadaa donc récidivé avec une autre explication plus proche de la vérité que ne l'aété la première qui accusait exclusivement nos importateurs de méthodologieindigène dans le convoyage de la marchandise. Cette fois-ci donc, la pomme deterre s'avère bien malade, mais seulement en partie et sans aucune incidence surles indigènes qui peuvent en manger sans en mourir. Cette explication ouvrantla brèche à une sorte d'explication politique par le problème du Québec d'oùest originaire le quota des tubercules malades. Les Québécois étant desFrançais génétiques, cela voulait peut-être dire qu'ils nous en veulent pouravoir battu la France par l'endurance ou qu'ils connaissent un peu mieux lesmodes alimentaires peu regardants des nôtres lorsqu'il s'agit de faire mangerles nôtres.Bien sûr, tout cela est absurde et est tiré par lescheveux. Autant que l'explication de l'ambassade canadienne, autant quel'explication de la crise par notre ministère de l'Agriculture, autant que lespromesses d'Etat sur une imminente chute des prix, alors que le seulagriculteur satisfait de ses récoltes électroniques reste notre ministre, plusproche de Bouteflika que de la réalité. Du spectacle, on retiendra donc sonridicule et sa dose d'outrecuidance: voilà que même une ambassade du Canadafait sa cuisine chez nous, accompagne sa marchandise jusqu'à nos marmites,accuse nos chameaux de ne pas être frigorifiques et double la tête de l'Etatpour s'adresser directement aux estomacs autochtones. Que pouvons-nous y faire? Rien. Sauf produire nous-mêmes notre pomme de terre ou parler les languesétrangères mieux que les Québécois.Il faut cependant dire et s'avouer qu'il est beaucoup plusdifficile de le faire que de s'indigner unanimement et avec force sur uncouplet manquant dans l'hymne national, sur la diffusion de la Star Academy arabesur l'ENTV ou polémiquer sur la langue de rédaction des thèses dans nosuniversités ou de se battre comme des puces autour des têtes de liste ou autourdu départ de Belkhadem ou le retour d'Ouyahia. On savait déjà qu'il fallaits'adresser à l'ambassade du Canada pour partir, maintenant on sait qu'il fauts'y adresser même pour remplir son panier.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)