Algérie

L'expérience algérienne présentée à Paris



Abdelkader Messahel mettra en exergue les conclusions et les recommandations de la «Conférence internationale de Haut niveau sur la lutte contre le financement du terrorisme en Afrique», organisée conjointement par l'Algérie et l'Union africaine, les 9 et 10 avril dernier.Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, prendra part, aujourd'hui à Paris à la Conférence ministérielle sur la lutte contre le financement du terrorisme, qui se tiendra sous le thème «No money for terror». Organisée conjointement par la France et l'Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde), cette conférence offrira l'occasion à près de 500 experts et 80 ministres de 72 pays, de plancher sur le financement du terrorisme international, en particulier celui du groupe Etat islamique (EI) et d'Al-Qaïda, et sur les mesures susceptibles de participer à son assèchement. A cette conférence, l'Algérie aura l'occasion de présenter son expérience en la matière ainsi que les enseignements tirés de la réunion organisée par l'Algérie et le Forum global de lutte contre le terrorisme (Gctf) sur le lien entre le crime organisé et le terrorisme, tenue le 25 octobre dernier à Alger. La Conférence de Paris sera également une opportunité pour le ministre de mettre en exergue les conclusions et les recommandations de la «Conférence internationale de Haut niveau sur la lutte contre le financement du terrorisme en Afrique», organisée conjointement par l'Algérie et l'Union africaine, les 9 et 10 avril dernier. La France qui a été fortement ciblée par des attaques terroristes, ces dernières années, semble décidée à lutter contre ce phénomène et à l'éradiquer de manière définitive. Dans une déclaration à la veille de la tenue de cette conférence, l'Elysée n'a d'ailleurs pas manqué de relever que la victoire militaire contre les organisations terroristes est effective, mais «elle ne nous prémunit pas contre la résurgence de Daesh, ni contre l'activité des groupes et individus ayant prêté allégeance à cette organisation où à Al-Qaïda». Et d'expliquer que du fait que la menace terroriste s'adapte et évolue, «le combat est loin d'être terminé». Donnant des informations précises sur le financement de Daesh, l'Elysée affirme que «pendant trois ans, de 2014 à 2016, cette organisation a accumulé un énorme trésor de guerre, de l'ordre d'un milliard de dollars par an. Il a depuis circulé, au moins en partie, il est vraisemblablement quelque part (...) Ces groupes sont très doués pour utiliser les techniques les plus sophistiquées pour faire circuler les flux financiers, ils savent se jouer des frontières». La même source aspire à ce que les participants à la conférence confrontent leurs expériences et parviennent à un ensemble de «bonnes pratiques» qui pourraient par la suite être globalisées au niveau des Nations unies. Il y a lieu de rappeler à ce propos que l'Algérie qui a eu à affronter, seule, les affres du terrorisme pendant plus d'une décennie, a depuis longtemps appelé l'ensemble des pays à faire barrage au financement des organisations terroristes. Elle n'était cependant pas écoutée et ses efforts de lutte contre Al Qaïda au Maghreb Islamique étaient à chaque fois minés par le paiement de rançons opéré par les Etats européens en contrepartie de la libération de leurs citoyens, en général des touristes kidnappés dans le Sahara. Les rançons en millions d'euros permettaient aux groupes terroristes de renforcer leurs capacités et d'étendre leur sphère d'action. Malgré le financement des terroristes sur son propre sol, l'Algérie a poursuivi sa lutte sur le plan militaire, mais aussi pour faire entendre sa voix à l'échelle internationale. Ce qu'elle a réussi à faire en 2014 lorsque le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté le «Mémorandum d'Alger sur les bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre rançon» avant d'adopter ensuite une résolution demandant aux Etats membres de ne pas verser de rançon aux terroristes en cas d'enlèvement ou de prise d'otages. Le paiement des rançons ne constitue certes qu'une partie seulement de la problématique du financement du terrorisme, cependant l'expérience de l'Algérie va, à ne pas en douter, être d'un immense apport pour la rencontre de Paris.


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