L’expansion du phénomène repose la question de la prévention

Une jeune femme se suicide à Draa El Mizan Le week-end dernier, une jeune femme a mis fin à ses jours en se jetant dans un puits, dans la paisible commune de Aïn Zaouia relevant de la daïra de Draa El Mizan, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Tizi-Ouzou…  C’est dans le douar Boumahni que la malheureuse est venue allonger la liste désormais trop longue des suicidés. Selon des témoignages concordants, la victime, veuve de son état, avait disparu depuis quelques jours du domicile familial avant d’être retrouvée gisant sans vie au fond du puits. Alertés par les habitants du village, les éléments de la protection civile se sont dépêchés sur les lieux et ont procédé à la remontée du corps qu’ils ont dirigé vers l’hôpital de Draa El Mizan pour autopsie. Aussitôt connue, la triste nouvelle a suscité l’émoi dans le village et fait le tour de la région. L’acte désespéré qu’est le suicide est en propagation constante depuis au moins une décennie, en Kabylie notamment. Les cas enregistrés, 23 au total dont 7 femmes depuis le début de la présente année, posent un sérieux problème aux responsables ainsi qu’aux comités de villages qui ne connaissaient pas ce genre de fléau auparavant, en nette progression en Kabylie, selon des sources hospitalières. Les conditions sociales de plus en plus difficiles et le chômage galopant, que connaissent les jeunes gens notamment, et un environnement de plus en plus agressif pour nombre de citoyens, surtout ceux dont la situation quotidienne est dangereusement précarisée, expliquent sans doute l’expansion du phénomène. Il est également mis en exergue les difficultés que rencontrent plus particulièrement les populations rurales, notamment les femmes, pour expliquer le développement du suicide. Les campagnes de sensibilisation menées ici et là ne semblent pas avoir donné de résultats. Beaucoup pensent, d’ailleurs, que «ce n’est pas la bonne méthode», avant de préciser: «Pour essayer de lutter réellement contre le phénomène, il faut penser à ouvrir des centres d’écoute en ville et imaginer un autre procédé pour les campagnes.» En attendant, les gens assistent impuissants à la multiplication de ces tragédies.