Algérie

L'exception qui devient une règle



L'exception qui devient une règle
Le ministre des Finances, Karim Djoudi n'avait nullement besoin de confirmer, hier, l'élaboration d'une loi de finances complémentaire pour 2013 (LFC-2013). C'était évident après la série de décisions prises pour apaiser la tension sociale dans le Sud. D'ailleurs, bien avant Djoudi et toujours sur les ondes de la Radio nationale, un représentant du ministère des Transports avait indiqué, lundi dernier, que le projet reliant Béchar à Adrar annoncé au début de la semaine par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal sera inscrit dans la Loi de finances complémentaire 2013 pour réalisation. Mais avant même cette annonce, il était attendu que le gouvernement recoure de nouveau à une LFC pour faire face aux urgences et combler les oublis. Ce qui est fait chaque année. Ce scénario rappelle celui de 2011, une année durant laquelle les dépenses consacrées aux subventions de l'huile et du sucre, aux dispositifs d'aide à l'emploi et à bien d'autres mesures d'apaisement étaient inscrites dans la LFC-2011. Des décisions à la hâte et en masse qui se répètent au fil des ans et qui ne font que traduire l'incapacité des décideurs à prendre en charge les préoccupations citoyennes dans un cadre étudié basé sur la prévision. Ce que Djoudi a tenté de rejeter hier, mais difficile de convaincre quand il reconnaît par la suite que la LFC prend en charge «les nouveaux projets d'urgence». Des tergiversations qui en disent long sur l'échec des politiques gouvernementales et sur l'amoncellement des attentes chez les citoyens dont on finit par découvrir leur caractère urgent. Justement, ce ne sont pas les urgences qui manquent. Chaque année a son lot de contraintes à prendre en charge dans la précipitation alors que ces contraintes devraient être théoriquement prises en charge en temps normal sans attendre la contestation sociale puisqu'elles figurent parmi les besoins les plus importants des populations qu'elles soient dans le sud ou dans le nord du pays. Les pouvoirs publics ne font en effet que subir les conséquences de leurs erreurs en matière de gestion des affaires socioéconomiques du pays pour chercher à se justifier par la suite et à recourir à des dépenses qui ne devraient pas avoir ce caractère urgent ou exceptionnel. Juste pour payer le prix de la stabilité sociale. Cette facilité de recourir systématiquement aux LFC qui rallongent les dépenses publiques -à l'ère de la prudence et de mise- est inquiétante. Elle suscite moult interrogations sur les capacités managériales de nos responsables qui, faute d'actions efficaces, cherchent à chaque fois à justifier l'injustifiable. Idem pour cette facilité de dilapider les biens publics que le Chef de l'Etat a encore eu à condamner hier. Mais, ce ne sont pas les condamnations qui manquent'
S. I.


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