L'ex-Premier ministre libyen détenu dit qu'il est "bien traité", selon l'ONU

La mission de l'ONU en Libye (UNSMIL) a annoncé avoir visité jeudi l'ex-Premier ministre du régime Kadhafi, Al-Baghdadi al-Mahmoudi, qui a assuré dans sa prison être "bien traité", démentant des accusations de torture. "L'UNSMIL eu l'occasion de lui parler en privé pendant un certain temps et lui a demandé s'il a été maltraité. Il a déclaré sans équivoque qu'il ne l'était pas", a indiqué l'ONU dans un communiqué publié jeudi soir. La mission a toutefois souligné que la plus grande partie de la visite avait eu lieu en présence du directeur de la prison d'al-Hadba à Tripoli, où est détenu M. Mahmoudi. "La visite faisait suite à des allégations attribuées à un avocat tunisien dans les médias hier (mercredi) selon lesquelles al-Baghdadi al-Mahmoudi avait été torturé et était dans un +état critique+", selon le communiqué. "Al-Baghdadi al-Mahmoudi est apparu dans un état physique et psychologique correct (...) Il a déclaré qu'il est bien traité, et bien qu'il souffre de divers problèmes de santé, il dispose d'un accès adéquat aux soins médicaux", a-t-on ajouté de même source. Selon l'ONU, M. Mahmoudi a indiqué qu'il était représenté par une équipe composée d'avocats libyens et a nié avoir des avocats non libyens dans son équipe de défense. "Il a exprimé son souhait d'avoir davantage accès à ses avocats", indique le communiqué. "Il a affirmé avoir reçu des visites de sa famille, à l'exception de son épouse et de ses enfants qui sont en dehors du pays", a ajouté l'ONU. Mercredi, deux avocats, le Tunisien Mabrouk Kourchid et le Français Pierre-Olivier Sur, se présentant comme des avocats de M. Mahmoudi, ont déclaré que leur client était victime de torture. Ces accusations ont été aussitôt démenties par les autorités libyennes. Chef de gouvernement de 2006 jusqu'à la prise de Tripoli par les rebelles en août 2011, M. Mahmoudi est l'un des derniers détenteurs des secrets d'Etat de l'ère du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, tué en octobre 2011. Il avait fui la Libye en septembre 2011 et été arrêté à la frontière sud-ouest de la Tunisie. En juin 2012, la Tunisie l'avait extradé vers Tripoli, assurant avoir obtenu des garanties pour qu'il soit bien traité en prison