Un rendez-vous qui représente un sérieux test pour le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, et sa direction qui font face, depuis quelques mois, à une forte contestation. C’est la première fois depuis la tenue du 9e congrès du parti que la direction de l’ex-parti unique sera appelée à rendre des comptes devant les 350 membres de la plus haute instance entre les deux congrès. C’est une occasion aussi de poser les vrais problèmes organiques à l’origine de la crise que couve actuellement le parti. Abdelaziz Belkhadem, qui ne cesse de minimiser l’ampleur de cette crise, est plus que jamais menacé. Les derniers développements confirment la situation inconfortable dans laquelle il se retrouve. Il risque même d’être isolé. En effet, sans annoncer leur adhésion au néo-mouvement de redressement du FLN, des ténors du parti se démarquent de la démarche adoptée jusque-là par Belkhadem et son bureau politique. Certains d’entre eux optent même pour le boycott de la prochaine réunion du CC ; d’autres comptent y participer pour poser les vrais problèmes et exposer leurs points de vue. C’est le cas notamment de Abderrezak Bouhara et Mohamed Boukhalfa, deux sénateurs et membres du CC.
«Une crise organique qui risque de devenir politique»
Dans une déclaration commune, reprise hier par notre confrère le Soir d’Algérie, les deux hommes annoncent le boycott de la réunion du CC et présentent une feuille de route pour résorber la crise actuelle. «Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il ne nous est plus possible de continuer à apporter notre caution, au nom de la discipline partisane, à des décisions qui ne sont pas soumises à un débat démocratique», expliquent les deux hommes, qui appellent à l’organisation d’une réunion extraordinaire du CC pour assainir la situation du parti.
Ces idées, explique Kassa Aïssi, chargé de communication du FLN, doivent être exposés devant les membres du CC : «Le CC est un espace de dialogue et ceux qui ont des idées à proposer n’ont qu’à venir à la réunion.» Jugeant les suggestions de MM. Bouhara et Boukhalfa de «raisonnables», l’ex-chargé de communication du FLN, Saïd Bouhadja, affirme qu’il sera présent à la réunion du CC pour prendre la parole et donner son avis sur la situation actuelle : «J’ai voté pour le CC et je serai présent pour exposer mon point de vue. Je pense qu’il faut instaurer la justice et la démocratie au sein du parti, c’est l’unique solution de sortie de crise. Car on craint qu’à l’avenir, cette crise organique se transforme en une crise politique.»
Il invite implicitement Belkhadem et ses partisans à abandonner les activités folkloriques et à se rapprocher davantage de la base. «Le dialogue des religions et d’autres séminaires n’ont aucun impact sur la vie du parti. Il faut se pencher sur les problèmes organiques», ajoute-t-il, en précisant qu’il reste neutre. Pour sa part, Mohamed Seghir Kara, responsable du nouveau mouvement de redressement, appelle au boycott de la réunion du CC «pour ne pas légitimer le clan de Belkhadem». «Selon nos informations, la direction a demandé aux mouhafadhs de préparer des motions de soutien à Belkhadem, qui devrait annoncer sa démission lors de cette réunion», déclare-t-il.
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Posté Le : 22/12/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Madjid Makedhi
Source : www.elwatan.com