Algérie

L'ex-parti unique reste unique


L'ex-parti unique reste unique
La crise qui secoue présentement le FLN est un cas d'école dans une démocratie qui cherche encore ses repères. Voilà un ex-parti unique, parti au pouvoir, ou du pouvoir, qui donne l'exemple en matière de pratiques démocratiques en son sein et qui demeure, de loin, un cas unique en Algérie.
Le parti, malgré la grave crise qui le secoue, poursuit sa campagne électorale le plus normalement du monde et conserve ses chances de réaliser un bon score lors des législatives. Les opposants à Belkhadem, qui lui ont retiré leur confiance et qui s'apprêtent à désigner son successeur au lendemain du scrutin législatif, ont bien respecté la consigne de ne pas gêner les candidats du parti lors de la campagne électorale, malgré le fait que le choix de ses candidats soit la goutte qui fait déborder le vase.
Le parti, scindé au moins en trois tendances depuis 2004, connaît de sérieuses secousses depuis son 9e congrès, avec l'apparition du courant des redresseurs. Mais le séisme qui l'a sérieusement ébranlé a été la confection des listes de candidatures qui ont vu les membres du Comité central et du bureau politique se retourner contre leur secrétaire général et demander ouvertement son départ. La particularité du FLN est que ses ministres, ses cadres et même ses militants de base peuvent s'exprimer et dire ouvertement leur opposition au patron du parti. Les débats au sein des instances du parti ont, de tout temps, été libres et démocratiques. Le parti est le seul à avoir connu des changements successifs à sa tête. Depuis feu Mehri, le parti a connu successivement le passage de Benhamouda, Benflis et Belkhadem, soit un secrétaire général tous les cinq ans. Ce n'est pas le cas pour la majorité des partis politiques dont les chefs sont éternels et où le 'zaïmisme' fait des ravages au point où toute voix discordante est vite étouffée, bannie et accusée de tous les torts. D'autres partis ne pourraient jamais résister à cette succession de séismes. On l'a vu avec Djaballah, qui a créé, jusqu'à présent, trois partis d'où il est éjecté à chaque fois pour cause de 'zaïmisme' exagéré. On le voit avec une Louisa Hanoune qui préside son parti depuis sa création et qui brigue un quatrième mandat législatif successif. On le voit surtout avec le FFS dont le zaïm continue à gérer le parti à distance, à faire et défaire les directions à sa guise, à prendre les décisions importantes sans que la base ait son mot à dire.
En pleine campagne électorale, les partis, anciens et nouveaux, parlent de changement et de démocratie. Il serait temps, peut-être, qu'ils commencent par balayer devant leurs portes, de prendre l'exemple sur le plus vieux parti du pays.
A B


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